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Les responsables de la Banque du Canada craignent que les baisses de taux ne surchauffent le marché de l’habitation

Les principaux décideurs de la Banque du Canada ont exprimé leurs inquiétudes avant d’annoncer la baisse des taux d’intérêt de ce mois-ci. Ils craignaient que l’allégement des taux ne surchauffe le marché de l’habitation.

Les principaux décideurs de la Banque du Canada ont exprimé leurs inquiétudes avant d’annoncer la baisse des taux d’intérêt de ce mois-ci. Ils craignaient que l’allégement des taux ne surchauffe le marché de l’habitation.

Cette préoccupation ressort de la dernière synthèse des délibérations de la réunion de politique monétaire de la Banque du Canada tenue le 5 juin. Lors de cette rencontre, les six membres du Conseil des gouverneurs ont décidé de ramener le taux de référence de 5,00 % à 4,75 %.

En prenant cette décision, ils ont exprimé une confiance accrue dans la descente de l’inflation vers l’objectif de 2 %. Cette confiance était renforcée par la diminution, pendant quatre mois consécutifs, des mesures préférées de la Banque en matière d’inflation sous-jacente.

« Ils ont également convenu d’une chose : si l’inflation continuait à baisser et restait sur une trajectoire durable vers l’objectif de 2 %, il était raisonnable de s’attendre à de nouvelles réductions du taux directeur », peut-on lire dans le résumé.

Les membres ont noté que l’assouplissement devrait être progressif, correspondant à la baisse régulière prévue de l’inflation jusqu’à ce qu’elle atteigne la cible neutre en 2025. Le moment de nouvelles baisses de taux dépendra des données reçues. Ils ont donc convenu que les décisions de politique monétaire seraient prises « une réunion à la fois ».

Risques pour la trajectoire de l’inflation

Bien que l’inflation continue de baisser, les membres ont passé du temps à discuter de certains des risques pour la trajectoire future de l’inflation et de la croissance économique.

Ils ont souligné que des réductions du taux directeur « pourraient entraîner une surchauffe du marché du logement, compte tenu de la demande refoulée ».

Une telle surchauffe ferait grimper les prix, relançant potentiellement les pressions inflationnistes et compliquant les efforts de la Banque pour maintenir une croissance économique stable.

Les membres ont aussi pointé des risques pour la croissance économique, les consommateurs freinant leurs dépenses face à des paiements plus élevés lors du renouvellement de leur terme hypothécaire. Selon les estimations de la Banque du Canada, environ 80 % des prêts hypothécaires en cours en mars 2022 devront être renouvelés d’ici fin 2024.

« Le grand nombre de ménages renouvelant des prêts hypothécaires à des taux plus onéreux et avec des paiements plus élevés en 2025 pourrait réduire les dépenses, freiner l’activité économique et tempérer l’inflation plus qu’on ne le prévoit », a noté le résumé.

Les membres ont néanmoins reconnu que la consommation pourrait rebondir plus que prévu à mesure que la confiance des consommateurs se rétablit. En outre, « la croissance persistante des salaires » et la faible productivité pourraient entraîner des pressions inflationnistes.

Michael Davenport, économiste d’Oxford Economics, prévoit dans un rapport que le choc des hausses de paiements hypothécaires touchera les ménages dans les mois à venir. Ce choc entraînera une baisse de la consommation au deuxième et au troisième trimestre, ce qui pourrait « contribuer à faire basculer l’économie dans une modeste récession cette année »

Ce léger ralentissement pourrait faire passer le taux directeur de la Banque du Canada de 4,75 % à 2,25 % d’ici la fin de 2026, selon les prévisions d’Oxford.

La trajectoire d’assouplissement de la banque centrale pourrait cependant être menacée si l’économie évite un ralentissement, si les marchés du travail demeurent résilients, si la croissance des salaires ne ralentit pas, ou si les prix de l’immobilier rebondissent trop rapidement.

M. Davenport prévient que si l’un de ces scénarios se concrétise, « la Banque peut retarder l’assouplissement et maintenir le taux directeur plus longtemps, ou même reprendre la hausse plus tard cette année ».

La prochaine réunion de politique monétaire de la Banque du Canada est prévue pour le 24 juillet.

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Last modified: juin 21, 2024

Steve Huebl is a graduate of Ryerson University's School of Journalism and has been with Canadian Mortgage Trends and reporting on the mortgage industry since 2009. His past work experience includes The Toronto Star, The Calgary Herald, the Sarnia Observer and Canadian Economic Press. Born and raised in Toronto, he now calls Montreal home.

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