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La Banque du Canada va-t-elle procéder à une nouvelle baisse de taux de 175 points de base ? TD et CIBC disent que oui

Les emprunteurs ont peut-être bien accueilli les récentes baisses de taux de la Banque du Canada, mais TD Bank et CIBC prévoient une baisse supplémentaire de 175 points de base d’ici la fin de 2025, ramenant le taux au jour le jour à 2,75 %.

TD and CIBC interest rate forecasts

Les récentes baisses de taux d’un demi-point de pourcentage décrétées par la Banque du Canada au cours des deux derniers mois ont peut-être apporté un certain soulagement à certains emprunteurs, mais les prévisions suggèrent qu’il y a encore beaucoup plus à venir.

Tout dépend de quelle prévision vous suivez. Parmi les prédictions actuelles des cinq grandes banques, les emprunteurs espèrent sans doute que celles de la Banque TD et de la CIBC se réalisent, les deux prévoyant que la Banque du Canada réduira ses taux de 175 points de base supplémentaires d’ici la fin de 2025.

Cela ramènerait le taux cible du financement à un jour à 2,75 %, confortablement dans la fourchette neutre de la Banque du Canada, entre 2,25 % et 3,25 %, un niveau qui n’a pas été observé depuis le début de 2022.

Cette prédiction ambitieuse se démarque lorsqu’on la compare aux prévisions d’autres grandes banques.

BMO prévoit que la Banque du Canada ne réduira ses taux que d’un point de pourcentage (100 points de base) supplémentaire d’ici la fin de 2025. Pendant ce temps, Scotiabank s’attend à ce que la banque centrale réduise son taux au jour le jour à 3,25 %, tandis que RBC prévoit un taux cible au jour le jour de 3 % d’ici le quatrième trimestre 2025.

Prévisions des taux de la TD et de la CIBC

« Une économie en situation de plein emploi et d’inflation conforme aux objectifs nécessitera en théorie des taux d’intérêt à un niveau neutre, que la Banque (et la CIBC) estiment à 2,75 %, » a noté Avery Shenfeld de la CIBC. « Sauf en cas de choc économique, c’est une prévision raisonnable pour la situation à la fin de 2025. »

M. Shenfeld ajoute que la Banque prendra probablement son temps dans le cycle actuel d’assouplissement, avec des pauses de taux intercalées entre les baisses de taux, en particulier en réponse aux données économiques qui pourraient donner à la Banque du Canada des raisons de faire une pause.

« Comme nous l’avons vu dans les nouvelles sur l’IPC, les données économiques ne suivent pas une trajectoire linéaire, dit-il, et de telles pauses sont plus susceptibles d’être observées s’il y a une surprise à la hausse non négligeable en matière d’emploi, de croissance ou d’inflation. »

Dans sa réponse à l’enquête de CMT sur les prévisions de TD, l’économiste principal James Orlando a déclaré que l’attention se portera principalement sur un facteur clé. « Je pense que l’inflation est le principal indicateur à surveiller, » nous a-t-il dit. « Cela et une confirmation continue de la faiblesse économique. »

Et jusqu’à présent, c’est exactement ce que la Banque du Canada a constaté.

Dans son dernier rapport sur la politique monétaire, la Banque du Canada a réduit ses prévisions de croissance du PIB, mais maintient que les prévisions d’inflation sont sur la bonne voie pour atteindre l’objectif de 2 % d’ici 2026.

202420252026
Croissance réelle du PIB+1,2 % (contre 1,5 % prévu en avril)+2,1 % (c. 2,2 %)+2,4 % (c. 1,9 %)
Hausse de l’IPC+2,6 % (aucune variation)+2,4 % (c. 2,2 %)+2 % (c. 2,1 %)

La TD prévoit un ralentissement de la croissance économique à long terme en dessous de la moyenne historique, avec un taux annuel de 1,8 %. Parallèlement, la croissance démographique semble s’essouffler et les dépenses de consommation devraient connaître une période de croissance plus faible que la tendance habituelle jusqu’en 2026, en raison de l’augmentation de l’épargne des ménages canadiens face à un endettement hypothécaire élevé.

En conséquence, la TD ne s’attend pas à ce que la Banque du Canada s’arrête à un taux cible du financement à un jour de 2,75 % en 2025. D’ici 2026, elle prévoit que le taux de référence de la Banque reviendra à 2,25 % — soit une réduction supplémentaire de 225 points de base — un niveau qui n’a pas été observé depuis la mi-2022.

« Avec l’atténuation des pressions inflationnistes à moyen terme, la Banque du Canada pourra ramener son taux directeur au taux neutre de 2,25 % d’ici 2026 », indique une prévision récente publiée par la banque. « Nous nous [also] attendons également à ce que le huard revienne au niveau de 75 cents américains une fois que la croissance économique canadienne aura rattrapé celle des États-Unis. »

Chronologie des baisses de taux de la BdC

Ce ne serait pas hors du domaine du possible en examinant les cycles d’assouplissement passés de la Banque du Canada.

Comme le souligne la Financière Banque Nationale, de tels cycles d’assouplissement cohérents et prolongés ne sont pas sans précédent.

Dans le cycle d’assouplissement de 2001, la Banque du Canada a effectué 11 baisses de taux consécutives, réduisant le taux au jour le jour de 5,75 % à 2,00 %. Cela représentait une réduction totale de 375 points de base sur 12 mois.

Cette réduction rapide et significative des taux faisait partie des efforts de la Banque pour contrer le ralentissement économique suite à l’éclatement de la bulle Internet et aux conséquences des attentats du 11 septembre.

Chronologie des cycles d'assouplissement de la BdC

CIBC souligne que dans la plupart des cycles d’assouplissement précédents, la Banque du Canada ramène son taux directeur à son niveau neutre dans un délai d’un à deux ans, avec une exception notable lors du choc pétrolier de 2014 où les taux étaient déjà inférieurs au niveau neutre et sont restés en dessous tout au long de cette période.

Comme l’écrit Avery Shenfeld de la CIBC, « Les taux réels canadiens ont tendance à se rapprocher progressivement ou à rester proches du taux neutre lors d’atterrissages en douceur, tandis qu’aux États-Unis, il y a des ajustements plus brusques en raison d’atterrissages difficiles. »

Chronologie des assouplissements de la Banque du Canada

« Ces différences pourraient simplement refléter la plus grande sensibilité de l’économie canadienne aux taux élevés, et donc le besoin accru de ramener les taux à un niveau neutre lorsque l’économie montre un ralentissement significatif si l’on veut éviter une récession, » ajoute M. Shenfeld.

Effets sur les taux hypothécaires

Supposons que TD et CIBC aient toutes deux raison dans leurs prévisions actuelles, et que la Banque du Canada ramène le taux cible du financement à un jour à 2,75 % d’ici la fin de 2025.

Cela suggérerait un taux préférentiel d’environ 4,95 %, compte tenu de l’écart typique entre le taux cible du jour au jour et le taux préférentiel. Pour les emprunteurs à taux variable, cela se traduirait par des économies importantes.

Pour mettre les choses en perspective, une réduction du taux préférentiel actuel de 6,70 % à 4,95 % abaisserait les taux variables — ainsi que d’autres prêts tels que les lignes de crédit personnelles et hypothécaires — de 1,75 point de pourcentage, soit 175 points de base.

Pour chaque tranche de 100 000 $ de dette hypothécaire, cette réduction permettrait aux emprunteurs d’économiser environ 1 250 $ par an en frais d’emprunt.

Ces économies peuvent s’accumuler rapidement, offrant un soulagement financier indispensable aux emprunteurs en difficulté. Par exemple, sur un prêt hypothécaire de 400 000 $, les économies annuelles seraient d’environ 5 000 $, ce qui allège considérablement la charge financière de nombreux ménages.

Ces mêmes économies profiteraient à environ 30 % des détenteurs canadiens de prêts hypothécaires à taux variable, y compris les prêts hypothécaires à taux variable à paiements fixes, où le paiement reste constant mais la portion d’intérêts varie, et les prêts hypothécaires à taux ajustable, où les paiements fluctuent avec les changements du taux préférentiel.

Alors que les Canadiens ont largement abandonné les prêts hypothécaires à taux variable pendant la hausse des taux d’intérêt, on constate un regain d’intérêt maintenant que le cycle d’assouplissement a commencé.

Au premier trimestre, 12,9 % des nouveaux emprunteurs hypothécaires ont opté pour un prêt hypothécaire à taux variable, en hausse par rapport au creux de 4,2 % enregistré au troisième trimestre de 2023, selon les chiffres de la Banque du Canada.

Cela reste en baisse par rapport à un pic de près de 57 % des prêts accordés pendant la pandémie, lorsque les taux variables étaient généralement inférieurs aux taux fixes.

Si ces prévisions de baisse des taux se concrétisent, nous pouvons nous attendre à ce que beaucoup plus d’emprunteurs reviennent aux prêts hypothécaires à taux variable, attirés par la possibilité de mensualités plus basses et de coûts d’intérêts réduits.

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Last modified: juillet 28, 2024

Steve Huebl is a graduate of Ryerson University's School of Journalism and has been with Canadian Mortgage Trends and reporting on the mortgage industry since 2009. His past work experience includes The Toronto Star, The Calgary Herald, the Sarnia Observer and Canadian Economic Press. Born and raised in Toronto, he now calls Montreal home.

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