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Le rapport sur l’inflation « garantit presque » une baisse des taux de la Banque du Canada la semaine prochaine, selon les économistes

Les experts pensent que la Banque du Canada pourrait réduire ses taux la semaine prochaine, suite à un ralentissement plus important que prévu du taux d’inflation du pays en juin.

Le taux d’inflation global a ralenti plus que prévu en juin, renforçant la probabilité d’une baisse des taux par la Banque du Canada la semaine prochaine, selon les spécialistes.

D’après Statistique Canada, l’Indice des prix à la consommation (IPC) a ralenti à un taux annualisé de 2,7 % le mois dernier. Les économistes s’attendaient plutôt à un maintien du taux de 2,9 % enregistré en mai.

Ce résultat inverse la hausse plus importante que prévue de l’inflation, qui était passée de 2,7 % en avril à 2,9 % en mai.

Les mesures préférées de l’inflation de base de la Banque du Canada sont restées largement stables en juin, l’IPC médian s’étant atténué à 2,6 % (contre 2,7 % en mai) et l’IPC ajusté se maintenant à un taux annualisé de 2,9 %.

Bien que le rythme annualisé sur trois mois de l’inflation de base augmente maintenant depuis trois mois consécutifs, la plupart des économistes estiment que la tendance est désormais claire, donnant le feu vert à la Banque du Canada pour procéder à sa prochaine baisse de taux d’un quart de point le 24 juillet.

Inflation de base

Une baisse ramènerait le taux cible du financement à un jour de la Banque à 4,50 %, réduisant ainsi les coûts d’emprunt pour les détenteurs actuels de prêts hypothécaires à taux variable pour la deuxième fois après la baisse de taux de juin de la Banque du Canada.

Selon Benjamin Reitzes de BMO, le ralentissement du taux d’inflation indique que les consommateurs « deviennent de plus en plus prudents dans leurs dépenses discrétionnaires », pointant une faiblesse particulière dans les dépenses de loisirs et d’habillement.

Compte tenu de la hausse du taux de chômage au Canada et du pessimisme croissant des entreprises et des consommateurs canadiens, Reitzes prévoit que la Banque du Canada aura confiance en la poursuite du ralentissement de l’inflation, conduisant à une baisse des taux ce mois-ci.

Randall Bartlett, directeur principal de l’économie canadienne chez Desjardins, est plus confiant, suggérant que l’inflation plus faible que prévu en juin « garantit presque » une baisse des taux en juillet.

« Les Canadiens peuvent pousser un soupir de soulagement collectif après la publication des données de juin, a écrit M. Bartlett. Avec une inflation globale inférieure à celle du mois dernier, la reprise de la hausse des prix en mai semble avoir été une aberration dans une série de données par ailleurs bonnes au premier semestre 2024. »

Le rapport d’aujourd’hui est « le dernier indicateur en date à renforcer notre prévision d’une baisse lors de l’annonce des taux de la Banque du Canada la semaine prochaine. »

Les marchés obligataires soutiennent largement cette prévision, les chances d’une baisse des taux le 24 juillet passant de 70 % à 80 % après la publication du rapport sur l’inflation. Ce chiffre était d’environ 60 % avant la publication.

Quelques doutes subsistent sur le calendrier de la baisse des taux de la Banque du Canada

Malgré l’évolution des probabilités, d’autres économistes préviennent que la banque centrale pourrait encore attendre jusqu’à sa réunion de septembre. Oxford Economics, par exemple, continue de croire qu’une baisse des taux en septembre est plus probable.

L’économiste Michael Davenport avance : « La Banque a clairement indiqué qu’elle entendait assouplir sa politique progressivement et nous pensons qu’elle voudra probablement voir plus de preuves d’un ralentissement soutenu de l’inflation de base, d’une activité économique plus faible et d’un relâchement croissant sur le marché du travail avant de réduire à nouveau les taux. »

Cependant, Davenport affirme qu’il reste « largement sans conséquence » pour les perspectives économiques plus larges que les emprunteurs bénéficient d’une réduction de taux ce mois-ci ou le mois prochain.

« Ce qui est plus important, c’est que nous pensons que la Banque abaissera le taux directeur à un rythme progressif, avec une baisse de 25 points de base prévue chaque trimestre entre maintenant et mi-2026, dit-il. Cependant, si l’inflation ne ralentit pas comme nous le prévoyons, si l’économie évite le léger ralentissement que nous prédisons ou si les marchés du travail se révèlent plus résistants, la BdC pourrait retarder un nouvel assouplissement et maintenir le taux directeur plus élevé plus longtemps. »

Qu’est-ce qui influence les chiffres de l’inflation au Canada ?

L’atténuation de l’IPC global en juin a été principalement due à une baisse de 3,1 % des prix de l’essence d’un mois sur l’autre, ainsi qu’à un ralentissement des prix des biens durables (-1,8 % sur un an) et des coûts des véhicules de tourisme (-0,4 %).

Cependant, il existe encore une pression à la hausse provenant du secteur des services, où les prix ont augmenté de 4,8 % sur un an (contre 4,6 % en mai) et des produits alimentaires, dont les prix ont accéléré de 2,8 % sur un an (contre 2,4 % en mai).

L’inflation du logement reste élevée à un taux annualisé de 6,2 %, bien qu’en baisse par rapport aux 6,4 % de mai. L’inflation des loyers s’est également légèrement atténuée à 8,8 % (contre 8,9 %), tandis que les coûts d’intérêt hypothécaire sont tombés à 22,3 % (contre 23,3 %).

IPC total et ses composantes
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Last modified: juillet 17, 2024

Steve Huebl is a graduate of Ryerson University's School of Journalism and has been with Canadian Mortgage Trends and reporting on the mortgage industry since 2009. His past work experience includes The Toronto Star, The Calgary Herald, the Sarnia Observer and Canadian Economic Press. Born and raised in Toronto, he now calls Montreal home.

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