En mai, l’économie canadienne a connu une croissance plus forte que prévu, en hausse de 0,2 % selon les derniers chiffres de Statistique Canada.
C’est une coche au-dessus des prévisions, mais c’était en baisse en revanche la lecture d’avril de 0,3%. L’estimation préliminaire de StatCan montre également que la croissance a probablement continué de s’atténuer en juin, avec une lecture de seulement 0,1 %.
Cependant, malgré une meilleure performance économique que prévu, les économistes soulignent un résultat moins impressionnant par habitant.
« Bien que les gains du PIB du Canada en mai et en juin aient été un peu meilleurs que ce à quoi nous nous attendions, il ne s’agissait pas d’une performance médaillée compte tenu du rythme soutenu de la croissance démographique », a souligné Avery Shenfeld, de la Banque CIBC.
La production par personne a diminué au cours de six des sept derniers trimestres, « une séquence jamais observée auparavant en dehors d’une récession », note Marc Desormeaux, du Groupe Desjardins. « Les données d’aujourd’hui suggèrent que ce sera sept sur huit une fois que le PIB du T2 par les dépenses et les données démographiques seront publiés dans les mois à venir. »
Croissance économique généralisée en mai
La lecture du PIB de mai a montré une croissance généralisée, avec une croissance de la production en expansion dans 15 des 20 secteurs. Les industries productrices de biens ont mené avec une hausse mensuelle de 0,4 %, tandis que le secteur des services a connu une hausse plus modeste de 0,1 %.
Sur une base pondérée, le secteur de la fabrication a été le principal moteur de la croissance du PIB du mois, en hausse de 1 % d’un mois à l’autre.
Si l’estimation de 0,1 % de Statistique Canada pour juin est exacte, la croissance du deuxième trimestre s’élèverait à environ 2,2 %, soit la croissance trimestrielle la plus rapide depuis le T2 de 2022, souligne Marc Ercolao de la TD.
Il ajoute que la croissance de juin devrait être stimulée par les gains dans les secteurs de la construction, de l’immobilier et de la finance, le secteur manufacturier et le commerce de gros étant susceptibles d’agir comme un frein.
La baisse des taux de la Banque du Canada en septembre est toujours en vue
Dans l’ensemble, les détails du rapport sur le PIB d’aujourd’hui suggèrent que la Banque du Canada devrait procéder à une troisième baisse consécutive des taux en septembre, selon certains économistes.
« Une économie à croissance plus lente, associée à d’autres preuves d’un relâchement des marchés du travail, d’une baisse de l’inflation et d’un ralentissement de la croissance des salaires, devrait permettre à la Banque du Canada d’aller de l’avant avec une autre baisse de taux de 25 pb en septembre », écrit Michael Davenport, économiste à Oxford Economics.
Abbey Xu, économiste à RBC, abonde dans le même sens, ajoutant que RBC s’attend à deux autres baisses de taux d’un quart de point de la part de la Banque du Canada avant la fin de l’année.
« Les premiers indicateurs pour juin, y compris les ventes en gros (-0,6 %), les ventes du secteur de la fabrication (-2,6 %) et les ventes au détail (-0,3 %), ont tous suggéré que l’élan s’estompe vers la fin du trimestre », a-t-elle écrit.
À l’heure actuelle, les marchés obligataires évaluent à moins de 60 % la probabilité d’une autre baisse des taux de la Banque du Canada le 4 septembre. Cependant, ces probabilités devraient changer à mesure que d’autres données économiques seront disponibles au cours du prochain mois.
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Last modified: juillet 31, 2024