Les emprunteurs ont connu une légère réduction des coûts d’accession à la propriété au premier trimestre, bien que l’abordabilité soit restée proche de son pire niveau jamais atteint.
De petites baisses des taux hypothécaires fixes et des prix des maisons plus tôt dans l’année ont contribué à réduire le coût moyen de tous les types de logements à 60,9 % du revenu médian au T1, en baisse par rapport à 63,8 % au trimestre précédent, selon un rapport de RBC.
« Pourtant, l’abordabilité reste proche de son creux historique à l’échelle nationale », a noté l’auteur du rapport Robert Hogue.
M. Hogue a déclaré que les fortes hausses du prix des maisons et des taux d’intérêt enregistrées pendant la pandémie continuent de limiter sérieusement les acheteurs de maisons. « Le léger soulagement du trimestre dernier, dit-il, n’a inversé qu’une fraction de la détérioration massive de l’accessibilité. Il y a un long chemin à parcourir, mais l’abordabilité va dans la bonne direction. »

Obstacle à l’entrée sur le marché pour les nouveaux emprunteurs
Alors que la légère amélioration de l’abordabilité offre une lueur d’espoir aux emprunteurs, les primo-accédants se heurtent toujours à des obstacles importants lorsqu’ils tentent d’entrer sur le marché.
« Devenir propriétaire est devenu beaucoup plus difficile depuis la pandémie », a expliqué M. Hogue. « Non seulement le poids écrasant des versements hypothécaires a été un obstacle majeur, mais le prix d’entrée sur le marché du logement – la mise de fonds – a considérablement augmenté. »
Depuis 2019, la mise de fomnds minimum pour une première habitation typique au Canada – un appartement en copropriété – a grimpé en flèche de 40 %. M. Hogue dit que la plus petite mise de fonds requise pour un condo moyen d’une valeur de 574 500 $ est maintenant de 32 500 $ , basée sur 5 % sur la première tranche de 500 000 $ et 10 % sur le montant restant.

« Cela représente 38 % du revenu annuel avant impôt pour un ménage typique (médian), soit six points de pourcentage de plus qu’avant la pandémie et 12 points de pourcentage de plus qu’il y a dix ans », a-t-il ajouté.
L’abordabilité devrait s’améliorer, mais peu
Alors que la légère amélioration observée au premier trimestre a inversé « juste une fraction de la détérioration massive de l’abordabilité » observée au cours des dernières années, Hogue a déclaré que les emprunteurs sont susceptibles de voir une amélioration continue au cours des trimestres à venir.
Par exemple, la réduction des taux d’un quart de point de la Banque du Canada en juin, qui a légèrement soulagé les emprunteurs à taux variable, n’était que le début de nouvelles réductions de taux à venir. RBC s’attend à ce que la banque centrale accorde deux points de pourcentage complets d’assouplissement d’ici la fin de 2025, ce qui ramènera son taux directeur à 3 %.
Dans le même temps, RBC affirme que les gains continus du revenu du ménage aideront également à réduire les pressions financières auxquelles sont confrontés les propriétaires.
« Il faudra du temps – et plusieurs réductions de taux d’intérêt – pour que le poids des coûts de propriété s’allège suffisamment pour inciter de nombreux acheteurs potentiels à agir », prédit M. Hogue.
Mais même dans le scénario de RBC d’une baisse des taux d’intérêt et d’une augmentation modérée des prix des maisons, l’abordabilité ne reviendra qu’au début de 2022, dit M. Hogue, lorsque la mesure venait de dépasser son pire niveau de tous les temps établi en 1990.
« En d’autres termes, retour à une époque de conditions profondément inabordables », conclut l’expert.
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Last modified: juillet 5, 2024