Malgré un contexte économique plus difficile, les primo-accédants canadiens continuent de dépendre largement des dons familiaux pour financer leurs mises de fonds.
Selon une étude récente de la Banque CIBC, 31 % des premiers acheteurs ont reçu de l’aide familiale pour leur acompte, une augmentation importante par rapport à 20 % en 2015.
Malgré le ralentissement du marché de l’habitation après la COVID, le montant moyen des dons est passé à 115 000 $, en hausse de 73 % depuis 2019. Ce chiffre met en évidence le rôle essentiel continu du patrimoine familial dans l’achat d’une maison, qui aide à atténuer l’inflation du logement, mais qui élargit également l’écart de richesse, note la Banque CIBC.
Pour ceux qui ont déménagé dans des maisons plus grandes, connues sous le nom de « mover-uppers », 12 % ont reçu des dons, d’un montant moyen de 167 000 $, selon la Banque CIBC.
La corrélation entre le montant des dons et le prix des maisons demeure forte, les dons continuant d’augmenter même si les prix des maisons ont chuté de 14 % par rapport à leur sommet de l’ère COVID. Cette augmentation de la taille des dons est probablement facilitée par la réduction des effectifs des parents et par le fait que les parents profitent des prix élevés des maisons lorsqu’ils vendent leur résidence principale, selon le rapport.
En Ontario et en Colombie-Britannique, où l’abordabilité du logement est particulièrement difficile, 36 % des acheteurs d’une première maison ont reçu des cadeaux, comparativement à la moyenne nationale de 31 %. Le montant moyen des dons en Colombie-Britannique est de 204 000 $, tandis qu’en Ontario, il est de 128 000 $.
Depuis 2019, le montant des dons a augmenté de 90 % en Colombie-Britannique et de 52 % en Ontario, en raison du coût élevé de l’accession à la propriété dans ces régions.

Fait intéressant, les personnes qui déménagent dans une maison plus grande en Ontario et en Colombie-Britannique ne sont pas plus susceptibles que la moyenne nationale de recevoir des cadeaux, mais les montants qu’ils reçoivent sont plus élevés. En Ontario, le don moyen est de 189 000 $, et en Colombie-Britannique, il est de 230 000 $, comparativement à la moyenne nationale de 167 000 $.
Ce phénomène aide à atténuer l’impact de l’inflation du logement pour les acheteurs, mais contribue également à l’élargissement de l’écart de richesse au Canada. Alors que les prix des maisons demeurent élevés, la tendance à compter sur les cadeaux familiaux pour les mises de fonds devrait se poursuivre, soulignant les défis continus de l’abordabilité du logement au Canada.
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Le BSIF obtient une cote de rendement de 85 %
Le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) a récemment publié son Sondage auprès des institutions financières 2023-24, qui donne un aperçu de son rendement du point de vue de divers intervenants, y compris les banques et les sociétés d’assurances.
Le sondage a révélé un taux de satisfaction global de 85 % à l’égard des efforts déployés par le BSIF pour assurer la stabilité du système financier. Les répondants ont félicité le BSIF pour ses consignes réglementaires claires, et 78 % d’entre elles les ont trouvés utiles. Au total, 80 % des institutions se sont déclarées satisfaites des activités de surveillance du BSIF, ce qui indique qu’elles ont confiance dans ses capacités de surveillance.
La rapidité d’exécution et la réceptivité ont également été mises en évidence, 75 % des répondants appréciant la communication rapide du BSIF et les mesures réglementaires.
Toutefois, il y a des points à améliorer, 28 % des répondants recommandant que le BSIF « rationalise diverses initiatives » ou « évite les chevauchements ». Un autre 28 % ont suggéré que l’organisme « réduise le rythme des lignes directrices nouvelles et mises à jour » ou accorde plus de temps pour la mise en œuvre des nouvelles lignes directrices.
Six pour cent des répondants ont demandé « une meilleure communication, une meilleure transparence et des précisions » dans les futures lignes directrices du BSIF.
Les dépenses de consommation diminuent alors que les Canadiens « se serrent la ceinture »
Les conditions météorologiques estivales de juin n’ont pas entraîné d’augmentation des dépenses de consommation, selon le dernier outil de suivi des dépenses de consommation de RBC.
L’analyse des données récentes a révélé que la récente hausse des dépenses de consommation en biens et services discrétionnaires en avril et en mai s’est inversée en juin, les consommateurs « se serrant la ceinture ».
« Sur une base par habitant, les dépenses réelles en biens de consommation ont diminué pour la première fois depuis le T3 de l’année dernière, et nous ne nous attendons pas à un redressement à court terme », a écrit l’auteure du rapport, Carrie Freestone.
« Bien que le cycle de réduction de la Banque du Canada soit en cours après une réduction initiale de 25 points de base en juin, les taux d’intérêt sont encore très restrictifs alors que les propriétaires sont aux prises avec l’impact des renouvellements de prêts hypothécaires », a-t-elle ajouté. « Il faudra du temps pour que l’impact des compressions de la Banque du Canada soulage la douleur des consommateurs. »
Le comportement des consommateurs a considérablement changé, les Canadiens accordant la priorité aux dépenses essentielles plutôt qu’aux articles de luxe. Cette tendance s’est manifestée dans la réduction des dépenses au restaurant, au divertissement et aux voyages, des secteurs qui prospèrent habituellement pendant les mois d’été.

L’atonie du marché de l’habitation a également freiné davantage les dépenses de consommation, avec une baisse des ventes de maisons et un ralentissement de la construction de maisons neuves affectant les achats connexes.
Les dépenses de consommation en construction de logements ont diminué de façon constante depuis le printemps 2022, coïncidant avec la hausse initiale des taux d’intérêt, comme l’illustre le graphique suivant :

RBC ne prévoit pas de redressement des dépenses de consommation avant le quatrième trimestre de cette année, sous réserve d’autres baisses de taux prévues par la Banque du Canada.
« Les taux d’intérêt demeurent élevés malgré le fait que la Banque du Canada a lancé un cycle d’assouplissement plus tôt ce mois-ci », a fait remarquer Mme Freestone. Par conséquent, on s’attend à ce que les coûts moyens du service de la dette en proportion du revenu du ménage demeurent élevés pendant un certain temps.
Le PIB américain performe
La croissance économique aux États-Unis a surpris à la hausse à la fin de la semaine dernière, donnant aux marchés des raisons de faire une pause concernant les attentes actuelles de baisse des taux qui sont prises en compte pour la Réserve fédérale américaine.
La croissance du PIB réel au sud de la frontière s’est établie à 2,8 % d’un trimestre à l’autre, en hausse par rapport à 1,4 % au T1 et bien au-dessus des 2 % prévus pour le T2. Cette hausse est principalement attribuable à une hausse de 2,3 % des dépenses de consommation, tandis que les dépenses en biens durables ont augmenté de 4,7 % au cours du trimestre.
Les mesures de l’inflation mesurée par l’indice de référence ont reculé à 2,9 % en annualisation, contre 3,7 % au premier trimestre, équilibrant la lecture globale plus chaude que prévu.
« L’économie semble avoir atteint (ou légèrement au-dessus) la croissance potentielle au premier semestre de 2024, ce qui rend difficile de déterminer si l’inflation des prix à la consommation est actuellement sur une trajectoire viable à 2,0 % », a noté Scott Anderson, économiste en chef américain de BMO.
Les données arrivent juste une semaine avant la prochaine réunion du Federal Open Market Committee (FOMC) les 30 et 31 juillet, au cours de laquelle les marchés s’attendent actuellement à une nouvelle tenue des taux.
Au lieu de cela, les marchés s’attendent à ce que la Fed réduise ses taux de 25 points de base lors de sa réunion de septembre, Scotia Economics suggérant qu’une ou deux autres réductions supplémentaires sont possibles d’ici la fin de l’année.

En manchette, la semaine dernière :

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La grande majorité des investisseurs en appartements neufs du Grand Toronto perdent de l’argent chaque mois selon un rapport

Le taux préférentiel à 6,70 % redonne de l’attrait aux prêts hypothécaires à taux variable

À la suite de la baisse des taux de la Banque du Canada, M. Macklem affirme qu’il est « raisonnable » de s’attendre à plus.

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Last modified: février 19, 2025