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Leurs parcours illustrent le dévouement et l’innovation qui font avancer le secteur hypothécaire canadien.

Chaque intronisé a marqué le secteur à sa façon. Certains ont innové dans le financement hypothécaire, d’autres ont défendu les intérêts des courtiers à l’échelle nationale. Leurs parcours personnels et leurs réussites professionnelles définissent ces leaders. Leurs histoires inspireront la prochaine génération.

Intronisés de 2024 au Temple de la renommée hypothécaire

Gilles Bouillon

Gilles Bouillon

Le parcours de Gilles Bouillon : Bâtir une maison de courtage de 3 milliards de dollars avec détermination et innovation

Le parcours de Gilles Bouillon a commencé par une série de refus des prêteurs. Il y a dix-huit ans, il a fondé Planiprêt/MP Hypothèques à Montréal sans volume hypothécaire établi — une ardoise vide qui a conduit la plupart des prêteurs à dire simplement «non».

En 2006, M. Bouillon rencontre Daniel LaFramboise d’Hypothèques FirstLine. Ce dernier initie l’ancien planificateur financier aux rudiments du secteur hypothécaire. « Sur un bout de papier, il m’a expliqué les rouages du métier : la demande de prêt, le fonctionnement du secteur, le calcul des ratios… C’est là que tout a commencé pour moi », se souvient M. Bouillon.

Aujourd’hui, M. Bouillon établit aisément des liens avec les prêteurs. Planiprêt/MP Hypothèques compte désormais 320 courtiers. Ensemble, ils génèrent plus de 3 milliards de dollars de prêts hypothécaires par an. Un partenariat avec le Groupe hypothécaire TMG permet à l’entreprise de rester à la pointe des avancées technologiques du secteur.

Gilles Bouillon, Planiprêt/MP Hypothèques
Gilles Bouillon, Planiprêt/MP Hypothèques

Gilles Bouillon se démarque de ses pairs. Au lieu de rejoindre un réseau existant, il a fondé Planiprêt/MP Hypothèques de toutes pièces. Cette décision reflète bien sa personnalité. « La création me comble, confie-t-il. Bâtir des entreprises, c’est dans mes gènes. »

Gilles Bouillon s’est passionné pour la technologie liée à la préparation de demandes de prêt hypothécaire et au service client. Malgré l’existence de nombreuses plateformes CRM, il a conçu un outil novateur. Son ambition ? Dépasser la simple création de prêts en intégrant des fonctions comme la budgétisation après impôt. « Notre objectif était d’innover en matière de planification financière, en proposant une approche inédite sur le marché », explique-t-il.

Gilles Bouillon s’est engagé au-delà de son rôle chez Planiprêt/MP Hypothèques. Il a défendu les intérêts de ses pairs dans l’industrie. Quand l’Autorité des marchés financiers a pris les rênes de la réglementation du secteur financier québécois, de nouvelles règles ont émergé. Celles-ci empêchaient les courtiers hypothécaires de se constituer en société. Conscient de l’impact sur les revenus des courtiers, M. Bouillon a milité pour une solution. Son objectif ? Permettre aux courtiers de continuer à percevoir leur rémunération via leurs sociétés existantes.

Le plaidoyer de Gilles Bouillon a dépassé les frontières du Québec. Il s’est retrouvé à défendre les intérêts de Professionnels hypothécaires Canada sur la Colline du Parlement d’Ottawa. Son implication dans les aspects juridiques de la création de son cabinet a éveillé chez lui un vif intérêt pour les réglementations gouvernementales touchant le secteur hypothécaire. « Faire du lobbying pour l’industrie m’est venu naturellement », confie-t-il.

Gilles Bouillon a su concilier sa vie professionnelle et familiale, notamment en assistant aux matchs de hockey de son fils dans la ligue provinciale. Pour tout gérer, il mise sur une stratégie simple : recruter des talents et les fidéliser. Mark Barbieri, son meilleur courtier en 2006, illustre parfaitement cette approche. Il fait toujours partie de l’équipe Planiprêt/MP Hypothèques aujourd’hui.

Gilles Bouillon prodigue trois conseils essentiels aux courtiers débutants : prioriser la prospection, respecter scrupuleusement la loi et rester à l’affût des avancées technologiques. Bien qu’il reconnaisse que la recherche de clients constitue souvent le plus grand défi, M. Bouillon souligne que la clé du succès ne réside pas dans une publicité tapageuse ou le recours à des influenceurs TikTok. L’essentiel, selon lui, est d’offrir un service authentique et de gagner la confiance de sa clientèle.

Après 18 mois, de nombreux courtiers quittent l’industrie, faute de clients. Gilles Bouillon affirme : « Le succès vous attend si vous vous concentrez réellement sur les besoins de vos clients et sur la qualité de votre service. »


Scott McKenzie

Scott McKenzie

Un engagement à vie : les 35 ans de parcours de Scott McKenzie chez First National

Scott McKenzie, vice-président directeur des hypothèques résidentielles et du crédit chez First National, fait partie des rares personnes à avoir mené une carrière de 35 ans au sein de la même entreprise.

M. McKenzie a débuté chez First National en 1989 comme souscripteur junior, alors que l’entreprise n’avait pas encore un an. « C’est la meilleure décision de ma vie », affirme-t-il. À l’époque, First National ne gérait qu’un service de souscription unifamiliale à Toronto et Oakville. Aujourd’hui, McKenzie dirige une équipe d’environ 1 000 personnes au sein d’un des plus grands prêteurs non bancaires du Canada.

Scott McKenzie, First National
Scott McKenzie, First National

Aujourd’hui, Scott McKenzie ajoute un nouveau titre à son palmarès : une place au Temple de la renommée hypothécaire. « Après 40 ans dans le courtage, cette intronisation est un véritable honneur. Je rejoins ainsi de nombreux professionnels exceptionnels déjà admis au fil des ans », déclare-t-il.

Scott McKenzie, figure unique dans le secteur hypothécaire canadien, a mené une carrière remarquable chez First National. Il y a dirigé simultanément la vente de prêts hypothécaires résidentiels et la division du crédit. Son expertise s’étend à la supervision de la souscription pour les canaux de courtage de grandes institutions financières comme la Banque TD, la Banque Manuvie et BMO Ligne d’action. M. McKenzie a également piloté le programme Excalibur, destiné aux clients ne répondant pas aux critères de crédit des produits hypothécaires classiques.

Scott McKenzie, au cours de sa longue carrière chez First National, a vu de nombreux collègues progresser. Plusieurs membres de l’équipe, présents depuis des décennies, sont passés de postes de débutants à des fonctions de direction. McKenzie considère ces parcours comme l’un des aspects les plus gratifiants de sa propre carrière.

« J’adore voir nos employés évoluer, de leur premier poste après les études jusqu’aux fonctions de vice-présidence. Leur fidélité et leur progression au sein de l’entreprise me réjouissent », confie McKenzie. Il ajoute : « Bien sûr, j’ai moi-même bénéficié de ce processus. »

Scott McKenzie attribue son expertise en crédit hypothécaire à l’influence des fondateurs de First National, Moray Tawse et Stephen Smith. Il les considère comme des entrepreneurs d’exception dans l’histoire des services financiers. Aujourd’hui encore, Tawse et Smith restent actifs au sein de l’entreprise, collaborant étroitement avec McKenzie.

Scott McKenzie prodigue deux conseils essentiels aux débutants dans l’industrie hypothécaire : trouver un mentor compétent et absorber avidement toutes les connaissances possibles. Il insiste sur l’importance d’élargir cet apprentissage au-delà du cercle professionnel immédiat. McKenzie exhorte les nouveaux courtiers à se tenir constamment informés de l’actualité financière, des tendances du marché hypothécaire et des réglementations en vigueur. « Cette connaissance approfondie vous rendra pertinent face aux clients », souligne-t-il.

Ce conseil prend tout son sens aujourd’hui, dans un contexte de taux d’intérêt fluctuants et de crise du logement abordable. Le propriétaire moyen peine à suivre l’évolution du marché. Pour McKenzie, c’est là que les courtiers jouent un rôle crucial. « Les courtiers hypothécaires doivent être les experts et guider les propriétaires », affirme-t-il.


Steven Ranson

Congrès national de PHC 2024 Steven Ranson

De sceptique à pionnier : comment Steven Ranson a transformé le marché canadien des prêts hypothécaires inversés

Steven Ranson, récemment intronisé au Temple de la renommée hypothécaire, a découvert les hypothèques inversées en 1997. Sceptique au début, il s’est familiarisé avec ce concept grâce à William Turner, fondateur de CHIP.

Steven Ranson, Banque HomeEquity
Steven Ranson, Banque HomeEquity

Steven Ranson, se remémore sa première réaction sceptique, à 40 ans : « Qui voudrait d’un tel produit ? » Comptable agréé expérimenté en titres adossés à des hypothèques, il n’avait pas encore saisi le potentiel des hypothèques inversées. Ce concept visait les propriétaires âgés disposant d’un capital immobilier important, mais sans accès à des liquidités. Une fois le mécanisme compris, Ranson y a vu une opportunité commerciale prometteuse.

« Ce produit répondait à un besoin évident, appelé à croître avec le vieillissement de la population », explique Steve Ranson. En 27 ans de carrière, il a propulsé la Banque HomeEquity au rang de leader canadien des prêts hypothécaires inversés.

Steve Ranson a rejoint la Banque HomeEquity en 1997 comme directeur financier. À l’époque, l’entreprise, un courtier hypothécaire agréé, n’opérait que dans deux provinces avec un actif de 100 millions de dollars. Devenu président-directeur général quatre ans plus tard, il a occupé ce poste pendant 23 ans jusqu’à sa retraite en 2024. Sous sa direction, HomeEquity a étendu ses activités de prêts hypothécaires inversés aux dix provinces canadiennes. La banque a noué des partenariats avec tous les principaux prêteurs, s’imposant comme un leader canadien des prêts hypothécaires inversés.

Ce succès découle en partie d’une solide campagne d’éducation sur les hypothèques inversées, menée par Ranson auprès des courtiers intéressés. « Nous exigions la réussite de notre formation avant tout accord de parrainage, explique-t-il. L’éducation de base sur le produit et son fonctionnement n’existait pas. Nous avons dû la créer nous-mêmes. »

Sous la direction de Steve Ranson, HomeEquity est devenue une banque de l’annexe I pour assurer sa pérennité. Auparavant, la société dépendait des marchés de financement de gros, sensibles aux crises économiques. « Devenir une banque était une stratégie de survie, explique M. Ranson. Sans accès à un financement stable, nous aurions fait faillite. »

La Banque HomeEquity connaît aujourd’hui un succès remarquable. Elle émet annuellement plus d’un milliard de dollars en prêts hypothécaires et gère un bilan de 8 milliards. Sous la direction de Steve Ranson, la société a accordé plus de 60 000 prêts. Son programme de formation a séduit plus de 18 000 courtiers partenaires. Cependant, M. Ranson a compris qu’au-delà des indicateurs de performance, le succès durable exige davantage.

Pour Steve Ranson, l’équilibre entre vie professionnelle et familiale a toujours été primordial. Néanmoins, les discussions de travail se sont naturellement immiscées dans sa vie personnelle. Son épouse, administratrice d’une petite banque lors de la transformation de HomeEquity, a enrichi leurs échanges de son expertise précieuse. « Son savoir-faire a eu un impact considérable sur moi, confie-t-il. Pendant 27 ans, nous avons quotidiennement évoqué la banque, ses produits et sa clientèle. »

Pour Steve Ranson, la réputation est l’atout majeur d’un courtier hypothécaire débutant. Les relations tissées et les transactions choisies — ou refusées — façonnent l’image du courtier. Gérer cette réputation s’avère complexe.

« Votre réputation prime avant tout, conclut Steve Ranson. C’est votre plus grand atout. »


Photos : @eventimaging

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Last modified: novembre 1, 2024

Rédacteur torontois accompli, Brennan Doherty a vu sa plume s'illustrer dans une pléiade de médias prestigieux dont le Toronto Star, TVO, Maisonneuve, VICE World News, MoneySense, Future of Good et Strategy Online.