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Les obstacles à la propriété inquiètent Ron Butler

Pour de nombreux Canadiens, notamment les jeunes et ceux sans aide familiale substantielle, le rêve de devenir propriétaire s’éloigne, selon l’expert en hypothèques Ron Butler.

Ron Butler Finance Committee appearance

Mardi, lors des consultations prébudgétaires pour 2025, Ron Butler, vétéran du courtage hypothécaire, a interpellé le gouvernement. S’exprimant devant le Comité permanent des finances, il a exhorté les autorités à pallier la crise du logement abordable. M. Butler a souligné les obstacles majeurs auxquels font face les acheteurs potentiels.

M. Butler a souligné un fossé grandissant. D’un côté, les Canadiens propriétaires. De l’autre, ceux pour qui l’achat d’une maison reste un rêve inaccessible. En cause : l’envolée des prix immobiliers et la stagnation des salaires.

« L’achat d’une maison échappe désormais à la classe moyenne jeune », a affirmé M. Butler. Il a souligné que de nombreux jeunes Canadiens ne peuvent acheter une propriété sans l’aide de cosignataires familiaux ou de dons financiers.

L’expert a qualifié la situation de « tragédie ». Elle est bien révolue, selon lui, l’époque où les personnes à revenu moyen accédaient aisément au logement. Seules les zones rurales des Prairies et du Canada atlantique font peut-être exception.

« Dans les grands centres canadiens, les revenus modérés n’ont aucune chance d’accéder à la propriété sans cosignataires ou dons importants pour la mise de fonds », a affirmé M. Butler devant le comité.

En septembre, le prix moyen national des maisons atteignait 674 400 $. Ce chiffre représente une hausse de 2,3 % sur un an, mais une augmentation d’environ 38 % par rapport aux années précédentes. En Ontario et en Colombie-Britannique, les prix s’envolent davantage. À Toronto et Vancouver, le prix moyen dépasse le million de dollars.

Ron Butler remet en question les dernières réformes

M. Butler s’est également inquiété des récentes réformes hypothécaires. Il a notamment critiqué l’élargissement du programme de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL).

Le courtier renommé a critiqué l’augmentation du plafond des prêts hypothécaires assurés à 1,5 million de dollars. Il juge ce montant excessif, surtout comparé aux États-Unis. Là-bas, un programme similaire de la Federal Housing Administration plafonne à environ 766 000 $ dans les zones chères. Butler a souligné cette différence frappante. Il a rappelé que le Canada, avec moins de villes aux prix élevés comme New York ou San Francisco, ne devrait pas exiger un tel plafond.

« Le prix des maisons au Canada, et particulièrement en Ontario, est astronomique, affirme M. Butler. Je ne me lasse pas de le rappeler. Il faut sérieusement remettre en question les mesures qui soutiennent une première maison à 1,5 million de dollars. »

Le député Pat Kelly a interrogé M. Butler : l’augmentation du plafond des prêts hypothécaires assurés à 1,5 million de dollars aiderait-elle les jeunes Canadiens à se loger à prix abordable ? Butler a répondu par la négative. Il a souligné que la limite supérieure du programme exige un revenu familial de 352 000 $. « Aucun espoir raisonnable que cela englobe la fourchette moyenne de revenu », a-t-il conclu.

Préoccupation croissante au sujet de l’offre

Dans son témoignage, le courtier Butler a aussi exprimé de vives inquiétudes sur l’avenir du logement au Canada. Il a mis en garde contre une éventuelle « chute libre » de la construction, surtout dans les zones très demandées comme l’Ontario et la Colombie-Britannique.

M. Butler a pointé deux causes majeures du ralentissement : la flambée des coûts de construction et la chute des ventes de maisons neuves. Ces deux phénomènes découlent des problèmes d’abordabilité. Résultat : les promoteurs réduisent ou annulent de plus en plus de projets. Ils ne parviennent pas à vendre suffisamment d’unités avant la construction pour assurer la viabilité financière de leurs développements.

« Dans quatre ans, la région du Grand Toronto ne construira plus que 1 500 nouvelles unités au total. Voilà vers quoi on se dirige », a conclu Ron Butler.

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Last modified: octobre 23, 2024

Steve Huebl is a graduate of Ryerson University's School of Journalism and has been with Canadian Mortgage Trends and reporting on the mortgage industry since 2009. His past work experience includes The Toronto Star, The Calgary Herald, the Sarnia Observer and Canadian Economic Press. Born and raised in Toronto, he now calls Montreal home.

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