2025 s’annonce comme une année phare pour le marché hypothécaire canadien
Le Congrès hypothécaire national de 2024 a attiré des milliers de professionnels à Montréal cette semaine. Les participants ont eu la chance de développer leur réseau, perfectionner leurs pratiques commerciales et découvrir les innovations marquantes pour l’avenir du secteur hypothécaire canadien.
Ben Mulroney, figure médiatique et ancien présentateur d’etalk, a animé le congrès. L’événement a offert aux professionnels du crédit immobilier canadien l’occasion de perfectionner leurs compétences, d’étendre leur réseau et d’explorer les enjeux actuels du secteur. Parmi les sujets abordés figuraient les récentes initiatives de lobbying de Professionnels hypothécaires du Canada. Si 2023 a mis les courtiers à rude épreuve, 2024 s’annonce sous de meilleurs auspices. Le ralentissement attendu de l’inflation et la baisse des taux hypothécaires devraient en effet stimuler l’activité commerciale.
Lauren van den Berg, présidente et directrice générale de Professionnels hypothécaires Canada, a ouvert le congrès par ces mots : « Cette année a été riche en défis, mais notre industrie a su les relever avec brio. Notre plaidoyer sans relâche a propulsé l’habitation au cœur des priorités politiques. Aujourd’hui, les hypothèques et l’accès à la propriété sont au centre des préoccupations de tous les partis et décideurs. »

Joe Jacobs, président du conseil de PHC pour 2024, a dressé le bilan des réalisations de l’organisation. Parmi les faits saillants, il a souligné le lancement d’une campagne multilingue « Trouvez un courtier ». Cette initiative, visant à mettre en relation propriétaires et professionnels du crédit hypothécaire, a généré plus de 40 millions d’impressions. PHC a également conçu un nouveau modèle de manuel des politiques antifraude. Enfin, l’organisation a déployé de nouveaux cours de formation pour les courtiers à travers le Canada, tous affichant complet.
Barb Cook, nouvelle présidente du Conseil de PHC et directrice principale du développement chez BMO BrokerEdge, a annoncé les priorités de l’association pour l’année à venir. Elle a souligné l’importance de renforcer les liens avec les acteurs clés et les décideurs du secteur hypothécaire.
« Nous veillerons ensemble à la bonne représentation de nos 15 000 membres à travers le pays en cette période charnière pour notre industrie, a affirmé Mme Cook. En tant que présidente du Conseil, je m’engage à soutenir chacun d’entre vous, ici présents et dans l’ensemble du secteur. Mon rôle est aussi d’épauler l’association dans sa défense des enjeux cruciaux pour vous et vos entreprises. »
Autres faits saillants du congrès…
Un ancien économiste en chef de la TD prévoit un possible découplage entre les taux hypothécaires fixes et les baisses de la Banque du Canada.
Le taux directeur de la Banque du Canada atteint son plus bas niveau en deux ans à 3,75 %. Cette baisse suscite l’espoir chez de nombreux consommateurs de voir chuter les taux hypothécaires dans tout le pays. Cependant, Don Drummond, ancien vice-président principal et économiste en chef de la TD, émet des réserves quant à une baisse des taux fixes.
« Les taux d’intérêt de base ont longtemps été considérés comme la nouvelle norme. Je n’y ai jamais adhéré », a déclaré M. Drummond au Congrès hypothécaire national. « Leur hausse a évidemment créé un grand choc. »

Les prêts hypothécaires à taux variable suivent le taux directeur de la Banque du Canada. Ce dernier a chuté de 125 points de base depuis mai. En revanche, les taux hypothécaires fixes dépendent des rendements obligataires, échappant au contrôle direct de la Banque. Drummond met en garde les Canadiens : ils ne devraient pas espérer une baisse significative de ces rendements dans l’immédiat.
« Les taux fixes dépasseront probablement le taux bancaire, créant une courbe de rendement positive, explique Don Drummond. L’incertitude justifie cette prime. Prêter sur 10 ans comporte des risques : perte de revenus, flambée de l’inflation. Face à ces aléas, le prêteur exige une compensation. »
M. Drummond rappelle que l’inflation canadienne a atteint la cible de 2 % fixée par la Banque du Canada entre 1996 et 2007. Durant cette période, les rendements obligataires sont restés stables. Le taux à 10 ans dépassait généralement de 87 points de base le taux directeur. Selon Drummond, l’été prochain pourrait voir le taux directeur chuter à 2,75 %, tandis que les rendements obligataires dépasseraient le taux actuel de 3,25 %. Cette situation compromettrait toute remise sur les prêts hypothécaires à taux fixe.
« Le taux hypothécaire de 5 ans pourrait osciller entre 4,9 % et 5 %, un niveau proche de l’actuel », estime M. Drummond, agent de conformité.
Selon M. Drummond, maintenir des taux d’intérêt très bas au Canada entre 2011 et 2019 s’est avéré plus néfaste que bénéfique. Initialement conçue comme une mesure de relance économique post-Grande Récession, cette politique monétaire accommodante a eu des effets pervers. Elle a notamment alimenté la flambée des prix immobiliers, rendant paradoxalement l’accession à la propriété plus difficile malgré la baisse du coût des emprunts hypothécaires.
« Certes, les taux d’intérêt étaient bas, mais les maisons coûtaient un million de dollars », a-t-il lancé à l’auditoire. « En quoi cela aidait-il vraiment les gens ? »
Le panel des prêteurs aborde les principaux enjeux auxquels fait face le secteur hypothécaire canadien

Le panel annuel des prêteurs, tenu lors de la journée de clôture du Congrès hypothécaire national, a rassemblé des acteurs majeurs du crédit au Canada. Ces experts ont débattu des défis cruciaux auxquels fait face le secteur hypothécaire canadien.
Sur la sélection du taux fixe ou variable
Face au choix entre taux fixes et variables, les prêteurs observent un attrait croissant des options variables. Celles-ci permettent de garder des mensualités abordables à court terme. Devon Ajram, vice-président et directeur national des services aux courtiers chez TD, voit dans les taux variables une option judicieuse et souple. Elle offre la possibilité de basculer vers un taux fixe le moment venu. « Un taux variable constitue un excellent choix pour votre client pendant une certaine période », souligne-t-il. Il note que ces options prennent une place grandissante dans l’éventail des prêts hypothécaires proposés par TD.
Jason Ellis, président-directeur général de First National, a rappelé aux courtiers l’importance des leçons du passé pour guider leurs clients entre taux variables et fixes. Il a évoqué une période où 85 % des emprunteurs choisissaient les taux variables pour économiser quelques points de base. Tout en reconnaissant l’attrait des mensualités réduites, il a souligné que les taux fixes offrent une stabilité précieuse en temps incertains. « Je remarque une tendance chez les emprunteurs à privilégier les paiements les plus bas dans l’immédiat, ce qui n’est pas toujours judicieux », a-t-il averti.
Rôle croissant de l’intelligence artificielle dans le secteur hypothécaire
L’IA générative révolutionne le secteur hypothécaire. Elle propulse l’efficacité et la qualité de service à des niveaux inédits, au bénéfice des prêteurs comme des emprunteurs.
Tracy Gomes, vice-présidente principale des prêts hypothécaires à la Banque Scotia, a mis en lumière plusieurs innovations technologiques. La souscription automatisée des risques de crédit, les préapprobations instantanées et les modèles d’évaluation immobilière améliorent considérablement le service client en termes de rapidité et d’efficacité, tout en augmentant la rentabilité des banques. Elle a souligné le potentiel de l’IA générative pour alléger jusqu’à « 30, 40, 50 % des tâches les plus fastidieuses liées aux demandes de prêts hypothécaires ». Ainsi, les agents de conformité peuvent se recentrer sur la qualité des transactions et la lutte contre la fraude, plutôt que sur la simple saisie de données.
Katy Boshart, PDG de la Banque Manuvie, a souligné le potentiel de l’IA générative. « Nous l’utilisons déjà concrètement pour améliorer l’expérience client, simplifier les processus et enrichir la vie de nos usagers », a-t-elle affirmé. Toutefois, elle a tempéré cet enthousiasme en précisant que « l’octroi de prêts hypothécaires par IA générative reste un horizon lointain ». Selon elle, les banques doivent encore consolider « l’intégration des données et la puissance de calcul en nuage », tout en se préparant à de nouvelles exigences réglementaires.
Perspectives de 2025
TD anticipe un possible « choc de paiement hypothécaire » d’environ 24 % pour près de la moitié de son portefeuille de prêts à renouveler dans les années à venir. Malgré cela, la banque reste sereine quant aux risques encourus par les emprunteurs canadiens. Devon Ajram explique cette confiance par la « solidité patrimoniale » des emprunteurs, dont beaucoup ont déjà fait leurs preuves face aux hausses de taux précédentes. De plus, les économistes de TD prévoient une nouvelle baisse de 50 à 60 points de base sur les taux hypothécaires quinquennaux. Cette baisse, associée à une normalisation de la courbe des rendements, pourrait adoucir le choc pour les emprunteurs en phase de renouvellement.
Mme Gomes de Scotiabank abonde dans ce sens. Elle souligne que les emprunteurs actuels disposent généralement de plus de fonds propres et de revenus qu’auparavant. « Entre 2019 et aujourd’hui, les fonds propres investis dans l’immobilier ont bondi de 45 % », précise-t-elle. Cette hausse significative offre aux emprunteurs une plus grande marge de manœuvre pour renégocier ou adapter les conditions de leur prêt hypothécaire si besoin.
TD face aux amendes américaines : l’impact sur le Canada
Devon Ajram a évoqué un sujet impossible à ignorer : les amendes de trois milliards de dollars infligées à TD aux États-Unis pour ses manquements dans la lutte contre le blanchiment d’argent.
Concernant l’impact sur la banque et le créneau des courtiers, M. Ajram a affirmé : « Aucun impact. Nous poursuivons nos activités normalement. En réalité, les restrictions imposées nous poussent à envisager une croissance potentiellement plus importante au Canada. »
M. Ajram a souligné les investissements majeurs de TD pour protéger sa marque. La banque s’assure de disposer de l’expertise, de la technologie et des contrôles nécessaires pour sécuriser ses activités à long terme et prévenir la répétition de problèmes similaires.
Les courtiers panélistes comparent leurs perspectives sur 2025, la formation des courtiers et le débat entre les taux fixes et variables.

Le panel des courtiers de cette année a couvert un large éventail de sujets. Des perspectives du marché au développement professionnel, en passant par le débat entre taux fixe et variable, les experts ont abordé les principales tendances et défis de l’industrie pour 2025. Un pari audacieux de 10 000 $ sur l’évolution des taux hypothécaires a même pimenté les discussions.
Voici quelques-uns des plus grands points à retenir :
2025, une année faste pour les courtiers
La baisse des taux hypothécaires stimule le marché immobilier. Les propriétaires envisagent d’acheter ou de refinancer leurs prêts. Ron Butler, courtier chevronné et animateur du balado Angry Mortgage, a même parié 10 000 $ que les taux conventionnels chuteront à 3,89 % d’ici six mois.
« Le crédit hypothécaire est cyclique, c’est évident, a-t-il affirmé. L’an prochain sera bon. Celui-ci est difficile. » M. Butler a conseillé aux courtiers d’accepter ces cycles du secteur hypothécaire et de se préparer aux périodes fastes, plutôt que de s’inquiéter.
Attendre passivement le réajustement du taux directeur par la Banque du Canada ne suffit pas. Selon Jill Moellering, courtière à Edmonton, de nombreux novices entrés dans le métier en 2020 ont d’abord connu un succès facile. Ils ont ensuite peiné, faute d’avoir élaboré une stratégie commerciale solide ou maîtrisé les politiques et produits hypothécaires.
« Perfectionnez votre art par le travail et la persévérance », a-t-elle conseillé.
Les courtiers évaluent le choix : se concentrer sur les conseils financiers ou sur les entreprises
De nos jours, les courtiers hypothécaires se positionnent comme des conseillers financiers. Leur rôle : guider les clients dans l’un des achats les plus cruciaux de leur vie. Une brève conversation téléphonique lors de turbulences financières peut apaiser un client anxieux. Cet accompagnement, bien que non rémunéré sur le moment, renforce la relation de confiance.
David Larock d’Integrated Mortgage Planners valorise chaque interaction comme une opportunité de créer des références. « Le téléphone sonne chaque matin. Parfois, cela mène à des affaires, parfois je ne fais qu’aider les gens », explique-t-il. Pour Larock, la meilleure façon de fidéliser un client est de lui expliquer clairement ses options financières.
Être un courtier à jour a un coût. Ron Butler, commentateur médiatique expérimenté, affirme que les courtiers peuvent choisir de ne pas jouer le rôle de conseillers financiers. Ceux qui s’y engagent doivent cependant prévoir environ 20 heures de lecture hebdomadaire, en plus de leur charge de travail habituelle. « Pour devenir expert, souligne M. Butler, il faut investir du temps dans la lecture et l’apprentissage. »
Les taux variables peuvent justifier la renégociation des prêts hypothécaires… mais soyez prudents
La baisse des taux d’intérêt pose un dilemme aux détenteurs de prêts hypothécaires à taux fixe. Doivent-ils rompre leur contrat, opter pour un taux variable et assumer les pénalités ? Ron Butler conseille aux courtiers de contacter les clients ayant des taux entre 4 % et 5 %. Il recommande une évaluation transparente des pénalités et des économies potentielles. « Cette démarche sera rentable », affirme M. Butler.
David Larock, lui, met en garde contre la tentation de pousser les clients vers un taux variable s’ils préfèrent la stabilité du taux fixe. « L’avenir reste imprévisible, rappelle-t-il. Évitons d’afficher une confiance injustifiée. »
Clinton Wilkins, dirigeant de Clinton Wilkins Mortgage Team à Halifax, prévient les courtiers : ils devront bientôt aborder le choix entre taux fixe et variable. Cette question cruciale touchera de nombreux nouveaux acheteurs et clients en renouvellement. « Ces discussions délicates sont inévitables », affirme-t-il. D’ici un à deux ans, ajoute Wilkins, certains clients pourraient même envisager de rompre leur prêt hypothécaire, anticipant une baisse continue des taux.
Des experts renommés analysent la collaboration en milieu hostile
Les équipes de courtage n’affrontent pas les défis extrêmes de l’Everest, du Super Bowl ou de l’espace. Pourtant, Sébastien Sasseville, Laurent Duvernay-Tardif et Chris Hadfield ont connu un travail d’équipe d’une intensité rare, crucial pour leur réussite et leur survie.
Leurs expériences livrent des leçons précieuses pour les courtiers hypothécaires. Ceux-ci affrontent des défis bien connus : changements réglementaires complexes, clients stressés et équipes épuisées à remotiver.
On n’accomplit rien en solo

Sébastien Sasseville, athlète d’endurance et expert en travail d’équipe, a accompli des exploits remarquables malgré son diabète de type 1. Il a traversé le Canada en courant, parcouru l’Amérique à vélo et gravi l’Everest. Pourtant, Sasseville ne s’attribue pas tout le mérite de ces prouesses.
Lors de son ascension de l’Everest, Sasseville s’est appuyé sur des guides Sherpas et une équipe de confiance. Pour sa course de 7 500 km de St. John’s à Vancouver, son meilleur ami l’a suivi en fourgonnette à 10 km/h. Sa traversée de l’Amérique, 4 800 km sans arrêt, a mobilisé une équipe de 10 personnes.
Lors de son discours au Congrès hypothécaire national, il a affirmé : « Chacune de mes réalisations résulte d’un effort collectif. Nos succès sont le fruit d’un travail d’équipe. »
La diversité, condition de l’excellence

Une équipe NFL de 53 joueurs n’est pas un groupe de généralistes. Pour Laurent Duvernay-Tardif, ex-gardien des Chiefs de Kansas City et des Jets de New York, une seule statistique personnelle comptait vraiment : le nombre de sacs qu’il évitait contre un quart-arrière adverse. Il devait se projeter dans les actions de ses coéquipiers talentueux, comme le quart-arrière des Chiefs, Patrick Mahomes.
« Le football est sans doute le sport le plus diversifié », a affirmé Duvernay-Tardif lors de la conférence. « Porteurs de ballon, quarts-arrières et joueurs de ligne offensive comme moi : chacun a ses talents propres. Ensemble, nous devons former une unité harmonieuse pour gagner. Aucun autre sport ne réunit autant de parcours différents dans une seule équipe. »
En troquant ses épaulières pour une blouse de médecin à l’Hôpital général juif de Montréal, Duvernay-Tardif a constaté un parallèle frappant. Comme dans une équipe NFL championne du Super Bowl, chaque membre de l’équipe hospitalière possède des compétences uniques et joue un rôle crucial dans son succès global.
Le plus grand remède contre la peur est la compétence

Le Colonel Chris Hadfield, premier Canadien à marcher dans l’espace, connaît intimement la peur. Qu’il pilote un Soyuz de la Station spatiale internationale vers les steppes du Kazakhstan, intercepte un bombardier soviétique aux commandes d’un CF-18 dans l’Arctique canadien, ou s’adresse à des milliers de personnes lors du Congrès hypothécaire national, cet astronaute chevronné et ancien officier de l’armée de l’air maîtrise l’art de gérer le stress avec aisance.
« La compétence est le meilleur remède contre la peur, affirme-t-il. Quand je sens la peur monter — ce qui m’arrive encore parfois — j’en cherche la cause. Quelle est cette peur ? Est-elle fondée ? Souvent, la peur n’est qu’une vague sensation. Il n’y a pas de réel danger. Notre esprit invente des menaces. »
Les astronautes domptent leur peur de l’inconnu par un entraînement intensif avant le lancement. Hadfield, par exemple, simulait les sorties spatiales sous l’eau. Cette préparation rigoureuse leur permet d’anticiper et de gérer toutes les situations critiques potentielles.
Selon Hadfield, les astronautes intègrent dès le début une mentalité d’amélioration constante, quelle que soit leur origine. « Le trait commun des astronautes ? Un perpétuel mécontentement envers leurs compétences et un besoin absolu de s’améliorer en tout », affirme-t-il.

Capsules – Faits saillants des ateliers
- L’IA : un atout pour transformer votre entreprise.
Les professionnels de l’hypothèque jonglent constamment entre transactions, prospection et gestion de leur image en ligne. Selon Reuven Gorsht, cofondateur et PDG de Deeded, plateforme technologique immobilière et hypothécaire, l’IA peut soulager les courtiers d’une partie de leur charge de travail, notamment en matière d’autopromotion et de recherche.
« Certaines des applications que je vous montre aujourd’hui vont révolutionner l’industrie hypothécaire », a-t-il déclaré. De Wondercraft (une application de création de podcast) à Humantic (un outil d’analyse des médias sociaux), les courtiers peuvent rapidement créer des vidéos et des sites web à partir de rien. L’une de ces applications, Notebook, vous permet même de créer une instance privée de ChatGPT qui peut parcourir vos données et répondre aux requêtes.
M. Gorsht a conclu que les courtiers adoptant l’IA bénéficieront d’un avantage concurrentiel. Cependant, il reste convaincu que ces outils ne remplaceront pas l’expertise humaine des professionnels de l’hypothèque, essentiels pour accompagner les clients. Lors du séminaire, il a souligné : « L’importance du contact humain est indéniable. Être disponible pour rassurer un client angoissé à minuit face au risque de perdre sa maison, c’est ce que l’IA ne pourra jamais faire. » - Déchaîner le potentiel : L’urgence de la diversité et de l’inclusion dans le secteur hypothécaire
Steven Boodoo, homme gay originaire de Trinidad, se sentait marginalisé lors de son passage dans l’une des principales banques canadiennes. Malgré sa vaste expérience, ses tentatives d’avancement se heurtaient systématiquement à un plafond de verre. Les postes convoités revenaient souvent à des hommes blancs hétérosexuels recrutés en externe. « Pour que notre valeur soit reconnue, nous devons fournir deux à trois fois plus d’efforts que nos collègues qui ne nous ressemblent pas », déplore M. Boodoo.
Désormais associé hypothécaire principal chez Mortgage Architects, Steven Boodoo souligne l’importance cruciale d’aider les clients et collègues issus de groupes marginalisés à se sentir en confiance. Pour y parvenir, il préconise de les placer sur un pied d’égalité avec tous. Cela implique un effort supplémentaire pour comprendre leur identité, être à l’écoute de leurs inquiétudes et leur prodiguer les meilleurs conseils possibles, en s’affranchissant de tout préjugé inconscient.
La diversité et l’inclusion ne sont pas seulement des impératifs éthiques, elles représentent aussi un atout stratégique. Elles permettent d’attirer et de fidéliser une clientèle et des talents potentiels souvent négligés ailleurs, en leur offrant le respect qu’ils méritent. M. Boodoo souligne : « Chaque jour, le Canada accueille de nombreux nouveaux arrivants. C’est un vivier d’opportunités d’affaires à saisir. » - La voie du succès :
Dino Di Pancrazio, stratège en chef et responsable des prêts hypothécaires chez M3 Financial Group, a ouvert sa conférence sur le leadership par une remarque provocante : n’importe qui dans l’assistance aurait pu faire son exposé. « Une grande partie relève du bon sens », a-t-il souligné. Selon lui, les leaders doivent savoir insuffler l’inspiration, stimuler la motivation et orienter leurs équipes. Ils doivent allier vision claire, intégrité, aptitude à trancher dans les situations délicates et sensibilité empathique.
Néanmoins, une distinction existe entre un leader et un gestionnaire. Les promotions vers des postes d’encadrement reposent généralement sur l’expertise technique dans le domaine hypothécaire, plutôt que sur l’aptitude à diriger une équipe. « On peut exceller en gestion sans pour autant briller en leadership », souligne M. Di Pancrazio.
Tout leader efficace s’appuie sur une équipe solide. Di Pancrazio souligne l’importance cruciale de sa composition. Selon lui, l’harmonie culturelle au sein du groupe, incluant la confiance mutuelle entre ses membres, prime souvent sur les compétences techniques individuelles. Il affirme : « La formation peut transformer un collaborateur peu performant en élément de valeur. En revanche, l’inadéquation culturelle reste généralement insurmontable. » - Fraude hypothécaire : Equifax Canada alerte les courtiers
Malgré une baisse d’environ 16 % du taux national de fraude hypothécaire par rapport à l’an dernier, la menace persiste. Les fraudeurs réorientent simplement leurs activités vers d’autres produits financiers. Cheryl Prince, experte en conseil antifraude chez Equifax Canada, exhorte les courtiers à redoubler de vigilance et d’anticipation face à cette pression croissante.
« Les fraudeurs opèrent en réseau et diversifient leurs cibles », souligne Mme Prince. « Ils ne se limitent pas à un seul produit, service, type d’entreprise ou secteur d’activité. » Elle note une hausse alarmante de 54 % de la fraude automobile sur un an. L’Alberta fait cependant exception : la fraude hypothécaire y progresse, suivant la courbe ascendante des prêts liés à l’immigration.
Mme Prince signale une hausse de 6,1 % du montant moyen des prêts hypothécaires en un an. Elle met en garde contre une « tempête parfaite » propice à la fraude, née de la baisse d’accessibilité au logement et des difficultés économiques. Une récente étude d’Equifax révèle qu’environ un sondé sur dix envisagerait de frauder face aux pressions économiques actuelles. Mme Prince lance un appel clair aux courtiers : ils constituent un rempart essentiel. En cultivant collaboration et vigilance, les courtiers peuvent contribuer à barrer la route aux fraudeurs dans l’ensemble du secteur financier. - Pour assurer le succès de votre courtage, tirez parti des leçons en matière d’efficacité et de croissance
Renée Huse, de l’équipe Spire en prêts hypothécaires, a affiné son modèle de courtage au fil des ans. Sa philosophie se résume à une formule simple : identifier ses atouts et optimiser le reste. Ancienne négociatrice en matières premières, Huse a rapidement compris que son talent résidait dans les relations clients et l’instauration d’un climat de confiance au téléphone. Son défi, explique-t-elle, était de mettre en place une structure lui permettant de se consacrer pleinement à cet aspect, sans se disperser dans les tâches administratives.
« J’ai développé une compétence unique : instaurer la confiance et susciter l’enthousiasme au téléphone, confie-t-elle. Il faut se concentrer pleinement sur son point fort. » Pour y parvenir, elle a appris à s’entourer d’une solide équipe de soutien. Au fil du temps, celle-ci s’est étoffée : trois souscripteurs à temps plein, deux responsables de la réalisation, une assistante de direction et un chargé de marketing. Ainsi, explique Huse, elle peut se consacrer à la génération de revenus sans compromettre la qualité du service.
Mme Huse insiste sur le rôle crucial du recrutement et de la définition précise des tâches du personnel. Elle souligne également l’importance d’un examen régulier des pratiques. Elle recommande aux courtiers d’évaluer leur processus client semestriellement pour optimiser les flux de travail. « Tout dysfonctionnement relève de ma responsabilité », affirme-t-elle.
Ses recommandations aux courtiers sont limpides : focalisez-vous sur votre domaine d’excellence et donnez à votre équipe les outils pour gérer le reste.

ÉconoScope: Prochaines publications économiques à surveiller
Pays | Date | Heure (HE) | Annonce | Lecture précédente |
---|---|---|---|---|
![]() | Jeu. 31 oct. | 8 h 30 | PIB réel (August) | +0,2 % |
![]() | Jeu. 31 oct. | 8 h 30 | Enquête sur l’emploi, la paie et les heures de travail (Août) | +32 900 (+0,2 %) |
![]() | Ven. 1er nov. | 8 h 30 | Emploi (Octobre) | +254 000 Chômage : 4,1 % |
![]() | Lun. 4 nov. | 10 h 30 | Enquête auprès des participants du marché de la Banque du Canada (T3) | |
![]() | Mar. 5 nov. | 8 h 30 | Balance commerciale (Septembre) | -1,1 G$ |
![]() | Mer. 6 nov. | 12 h 25 | Discours à Toronto de Carolyn Rogers de la BdC | |
![]() | Mer. 6 nov. | 13 h 30 | Résumé des délibérations de la BdC | |
![]() | Jeu. 7 nov. | 8 h 30 | Discours à Ottawa de Mendes de la BdC | |
![]() | Jeu. 7 nov. | 14 h | Annonce de taux du FOMC | -50 pb |
![]() | Jeu. 7 nov. | 14 h 30 | Point de presse de la Federal Reserve | |
![]() | Ven. 8 nov. | 8 h 30 | Emploi (Octobre) | +47 000 (+0,2 %) |

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Avec fichiers de Steve Huebl
Photos : Joel Nadel / Event Imaging
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Last modified: octobre 31, 2024