Les six gouverneurs de la Banque du Canada s’accordent largement sur la baisse de 50 points apportée en octobre à leur taux directeur. Ils fondent leur choix sur des données encourageantes. L’inflation, en effet, s’est stabilisée près des cibles visées. La croissance économique montre des signes préoccupants de faiblesse. Le marché de l’emploi ralentit. Ces indicateurs convergents ont guidé leur réflexion collective.
Lors de la réunion du 23 octobre, les banquiers centraux ont rapidement tranché. Certains évoquaient une baisse modérée de 25 points, mais la majorité a plaidé pour une action plus vigoureuse.
Le compte rendu de la réunion dévoile la conviction croissante des gouverneurs. L’inflation perdra de sa vigueur dans les mois à venir, estiment-ils.
Quelques membres ont exprimé des réserves sur l’ampleur du changement. Une baisse « inhabituelle » de 50 points pourrait inquiéter les marchés. Elle risquerait de signaler des difficultés économiques majeures et d’alimenter des attentes excessives d’assouplissement.
Le Conseil a néanmoins tranché en faveur d’une action vigoureuse. L’économie a besoin d’un nouveau souffle. L’inflation, tombée à 1,6 % en septembre, ne menace plus la stabilité des prix. Ce recul sous l’objectif de 2 % justifie un changement de cap. Une décision équilibrée.
Les banquiers centraux s’inquiètent aussi des nouvelles cibles d’immigration plus modestes. Le ralentissement démographique qui en découlerait pourrait affaiblir le marché immobilier. Les dépenses des ménages pourraient également en souffrir.
Les membres du Conseil projettent un enchaînement d’effets économiques précis. La population croîtra plus lentement. Cette évolution pèsera mécaniquement sur la consommation totale. Les baisses de taux stimuleront certes les dépenses à terme. Mais le ralentissement démographique freinera d’abord l’activité.
Les renouvellements à taux élevés grèveront les dépenses des ménages
Le Conseil de la Banque s’alarme d’une nouvelle menace : le déferlement sur les ménages des renouvellements hypothécaires à taux majorés.
Ces mêmes ménages subissent des pressions financières croissantes. Leurs budgets se resserrent face aux versements hypothécaires plus lourds. La consommation risque de chuter. L’économie perdrait alors de sa vigueur. Les emprunteurs s’adaptent déjà en réduisant leurs dépenses.
« De nombreux propriétaires renouvellent maintenant leurs prêts fixes à des taux plus élevés. Leur revenu disponible pour les autres dépenses s’effondre », soulignent les gouverneurs.
Les gouverneurs constatent un changement de comportement majeur. Les taux élevés poussent les Canadiens à épargner davantage. Ils réduisent aussi leurs dépenses non essentielles. Cette prudence accrue freine la croissance économique.
Décider « une réunion à la fois »
Le Conseil des gouverneurs refuse de s’enfermer dans une trajectoire prédéfinie. Il entend décider « une réunion à la fois ».
La dernière baisse des taux révèle la maîtrise de l’inflation par les banquiers centraux. Ces derniers gardent toutefois les mains libres. L’économie évolue rapidement. Leur politique monétaire s’adaptera en conséquence.
« Les incertitudes demeurent fortes sur la croissance et l’inflation », reconnaissent les gouverneurs. « Nous continuerons donc de décider de réunion en réunion, au vu des données disponibles. »
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Last modified: novembre 6, 2024