D’après un analyste de RBC, une véritable guerre des taux hypothécaires se profile à l’horizon. En effet, plus de la moitié des prêts hypothécaires détenus par les banques canadiennes arriveront à échéance dans les deux ans à venir.
La baisse des taux d’intérêt par rapport à leurs récents sommets pousse les emprunteurs, notamment ceux bénéficiant de taux historiquement bas, à chercher de meilleures offres. Cette quête du meilleur taux attisera une concurrence acharnée entre les prêteurs, prédit Darko Mihelic, analyste chez RBC, dans une récente note de recherche.
« Dans le contexte actuel, des taux hypothécaires plus avantageux feront une réelle différence pour les Canadiens ayant contracté des prêts à des taux historiquement bas, souligne-t-il. Pour un prêt souscrit en juin 2020, une réduction de 50 points de base du taux de renouvellement se traduirait par des économies annuelles d’environ 1 000 $. »
L’analyste mentionne que cela incitera probablement les courtiers en hypothèques à utiliser activement leurs bases de données et à contacter de manière proactive les clients pour les aider à trouver des conditions de renouvellement plus avantageuses.
M. Mihelic souligne que la Banque TD, limitée dans son expansion aux États-Unis, pourrait se concentrer sur le renouvellement des prêts hypothécaires au Canada pour atteindre ses objectifs financiers. Cela pourrait inciter d’autres grands acteurs à renforcer leur avantage concurrentiel.
« Toutes les banques canadiennes considèrent les prêts hypothécaires comme un produit phare, or la croissance des prêts est très faible dans plusieurs catégories, a déclaré M. Mihelic. La possibilité de gagner des parts de marché aux dépens d’un concurrent est significative. »
Un défi concurrentiel pour les courtiers
Les courtiers en hypothèques expriment de plus en plus de difficultés à rivaliser avec les grandes banques, surtout face à leurs taux hypothécaires extrêmement compétitifs.
John Webster, ancien dirigeant de la Scotia Mortgage Authority, a récemment déclaré lors d’une apparition publique qu’il y a beaucoup de « décisions imprudentes » du côté des grandes banques dans leur quête d’atteindre les objectifs de revenus trimestriels. Cependant, il a précisé qu’il est « un peu tôt pour affirmer que cela est uniquement motivé par la part de marché ».
Il a évoqué le rapport de Darko Mihelic, indiquant qu’une « confluence de circonstances » incite les grandes banques à être plus compétitives sur les prix de leurs produits hypothécaires, notamment les récents problèmes de la TD aux États-Unis et les difficultés de la CIBC à gagner des parts de marché.
« Je ne pense pas que cela continuera, a affirmé John Webster. Je soupçonne qu’au premier trimestre… il y aura plus de rationalité dans les prix, du moins je l’espère. Ce n’est pas durable. »
Autres manchettes…
Le BSIF signale les risques liés à l’IA dans sa mise à jour de l’automne
Le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) a récemment mis en lumière les risques croissants liés à l’intelligence artificielle (IA) et à la résilience opérationnelle du système financier canadien. Cette constatation faisait partie de sa mise à jour d’automne.
Contrairement aux rapports précédents qui ciblaient principalement les prêts immobiliers et le crédit, cette mise à jour se concentre sur deux nouveaux domaines urgents : la gestion des technologies émergentes, comme l’IA et la capacité des institutions financières à résister aux perturbations opérationnelles. Ces enjeux deviennent de plus en plus cruciaux avec la dépendance croissante du secteur financier à la technologie, y compris l’IA.
Pour aborder ces préoccupations, le BSIF prévoit de prendre plusieurs mesures clés. Cela inclut l’évaluation de la gestion des risques liés aux tiers et aux cybermenaces par les institutions, ainsi que l’examen de leurs plans de continuité des activités et de reprise après sinistre. Le BSIF mettra également l’accent sur la compréhension de l’impact de l’IA sur le paysage des risques et prévoit de mettre à jour ses lignes directrices sur la gestion des risques d’ici l’été 2025.
Peter Routledge, chef du BSIF, a déclaré que l’organisation s’adaptera et réagira aux risques accrus d’intégrité et de sécurité au sein du système financier canadien, en conformité avec le changement de mandat du BSIF introduit en 2023.
Baisse des insolvabilités en septembre
Les insolvabilités ont légèrement diminué de 0,9 % en septembre, après une forte baisse en août, indiquant une certaine stabilisation au pays.
Charles St-Arnaud, économiste en chef à l’Alberta Central, a noté que « les données ont été très volatiles depuis le début de l’année, même sur une base désaisonnalisée ». Cependant, en observant cette volatilité, il semble que les insolvabilités se stabilisent ces derniers mois.
D’une année à l’autre, les insolvabilités sont en hausse de 8,9 %, principalement en raison d’une augmentation de 9,5 % des propositions (où les emprunteurs renégocient les conditions) et d’une augmentation de 6,7 % des faillites, selon les données d’Innovation, Sciences et Développement économique Canada.
Le taux d’insolvabilité des consommateurs a légèrement baissé à 0,333 pour 1 000 personnes, mais reste proche de son plus haut niveau depuis janvier 2020. Des provinces comme l’Alberta, l’Ontario et le Manitoba affichent des taux d’insolvabilité beaucoup plus élevés qu’avant la pandémie, reflétant la pression financière continue due à une dette élevée et à la hausse des taux d’intérêt.
L’Alberta maintient le taux d’insolvabilité le plus élevé au pays, soit 0,425 pour 1 000 habitants.
Toronto et Montréal : deux marchés de location bien différents
Une étude récente de Money.ca illustre le contraste marqué entre Toronto et Montréal concernant la location et l’épargne pour l’achat d’une maison.
À Montréal, les locataires consacrent 26,3 % de leur revenu au loyer, avec un coût moyen de 960 $ par mois pour un appartement d’une chambre. Cela positionne Montréal parmi les grandes villes les plus abordables pour ceux qui cherchent à équilibrer les coûts de logement et l’épargne pour une maison.
Toronto, en revanche, se classe comme la pire ville pour les locataires qui espèrent épargner, les résidents consacrant 48,5 % de leur revenu au loyer. Avec un loyer moyen d’une chambre à coucher de 1 691 $ et un revenu annuel de 41 800 $, le coût élevé de la vie à Toronto laisse peu de place pour les économies, ce qui en fait un marché difficile pour les acheteurs potentiels.
Bien que Montréal offre un ratio loyer-revenu plus équilibré, les coûts de location élevés à Toronto signifient que les locataires ont plus de difficulté à épargner pour une mise de fonds. En réalité, les locataires de Montréal mettraient beaucoup moins de temps à économiser pour un dépôt de maison que ceux de Toronto.
Cette comparaison met en lumière les défis auxquels sont confrontés les locataires dans les villes les plus chères du Canada. Alors que Montréal propose une voie plus abordable vers l’accession à la propriété, l’augmentation des loyers à Toronto souligne le fossé croissant entre les marchés locatifs du pays.
Principales constatations pour d’autres villes :
- Victoria : Les locataires dépensent 39,01 % de leur revenu en loyer, avec un loyer mensuel moyen de 1 427 $.
- Québec : Les locataires ne consacrent que 21,65 % de leur revenu au loyer, ce qui en fait la meilleure ville pour ceux qui cherchent à louer et à épargner pour une maison.
- St. John’s : Avec un loyer moyen de 904 $, les résidents consacrent 27,74 % de leur revenu au loyer, ce qui en fait l’une des options les plus abordables.
- Vancouver : Les locataires consacrent 46,1 % de leur revenu au loyer, avec des loyers moyens de 1 697 $, ce qui en fait l’une des villes les plus difficiles pour les locataires d’épargner pour une maison.
- Winnipeg : Les résidents consacrent 31,26 % de leur revenu au loyer, avec un loyer mensuel moyen de 1 102 $, ce qui offre un ratio loyer-revenu plus équilibré.
- Halifax est la troisième pire ville en termes d’abordabilité du loyer, avec un loyer mensuel moyen de 1 322 $ pour un logement d’une chambre à coucher. Étant donné que le revenu annuel moyen est de 38 700 $, les locataires dépensent 40,99 % de leurs gains en loyer.
Capsules
- Neo Financial, une société de technologie financière basée à Calgary, a récemment levé 360 millions de dollars canadiens lors d’un tour de financement de série D pour étendre ses services bancaires axés sur l’intelligence artificielle. Cet investissement est dirigé par des figures influentes comme Tobi Lütke de Shopify et Stewart Butterfield de Slack. Ce financement fait suite à la reconnaissance de Neo comme l’entreprise canadienne ayant la plus forte croissance.
Le tour de financement comprend 110 millions de dollars canadiens en capitaux propres et 250 millions de dollars canadiens en financement par emprunt, permettant à Neo de rivaliser avec les banques traditionnelles grâce à son approche technologique. Neo propose une gamme de produits financiers, tels que des cartes de crédit, des prêts hypothécaires et des comptes d’épargne à intérêt élevé, tous intégrés à l’IA pour améliorer l’expérience utilisateur.
Cependant, des documents récents de collecte de fonds indiquent une baisse notable de la valorisation de Neo Financial, qui est passée de 1,5 milliard de dollars canadiens en 2022 à 1,1 milliard de dollars canadiens en 2023, selon un rapport de The Logic. - La confiance des Canadiens dans l’économie reste forte selon une étude Nanos :
L’indice de confiance canadien Bloomberg Nanos (BNCCI) est passé de 55,71 il y a quatre semaines à 56,59 cette semaine. Le plus haut sur 12 mois pour cet indice est de 56,74, ce qui reflète un optimisme persistant malgré les défis économiques. Nik Nanos, scientifique en chef des données, a déclaré : « Les Canadiens continuent de faire preuve de résilience, l’amélioration des points de vue sur la sécurité d’emploi et les finances stimule l’optimisme général. »
Un des principaux facteurs de cet optimisme est le sous-indice Pocketbook, qui suit la sécurité d’emploi et les finances personnelles. Il a atteint un sommet de 19 mois à 56,50, en hausse par rapport à 55,60 le mois dernier, indiquant une confiance accrue dans la stabilité financière et les perspectives d’emploi.
L’indice des attentes, qui mesure les perspectives économiques et immobilières, est également monté à 56,67, contre 55,82 précédemment, suggérant une confiance accrue dans les conditions économiques futures. - Les arriérés hypothécaires sont demeurés stables : Le taux national des arriérés hypothécaires du Canada s’est maintenu à 0,20 % en août, avec 10 064 prêts hypothécaires maintenant en retard de trois mois ou plus, selon l’Association des banquiers canadiens (ABC). Cette situation est inchangée par rapport à juillet, mais en hausse par rapport au creux pandémique de 0,14 % en 2022.
La Saskatchewan continue d’afficher le taux d’arriérés le plus élevé, à 0,58 %, tandis que l’Ontario (0,16 %) et la Colombie-Britannique (0,17 %) maintiennent les taux les plus bas. - Les permis de bâtir ont atteint leur plus haut niveau en près de 7 ans, avec une augmentation de 11,5 % en septembre, atteignant un montant désaisonnalisé de 13 milliards de dollars, selon les dernières données de Statistique Canada.
Cette croissance est principalement due aux permis multifamiliaux, qui ont augmenté de 505,5 millions de dollars, tandis que les permis pour les maisons unifamiliales ont progressé de 35,1 millions de dollars. L’Ontario a dominé les provinces avec une hausse de 25 % des intentions de construction résidentielle et non résidentielle, totalisant 5,9 milliards de dollars.
Nouveaux défis :
Avis de nomination dans le secteur hypothécaire
« Nouveaux défis » est une section de notre revue hebdomadaire qui souligne les promotions à des postes clés dans le secteur hypothécaire. Si vous avez un avis de nomination à partager, nous vous encourageons à nous la soumettre pour informer la communauté.
Ryan Joseph
Ryan Joseph a rejoint Strive Financial en tant que directeur du développement pour Alberta le centre et le sud de l’Alberta.
Avec plus de 18 ans d’expérience dans le secteur hypothécaire, Ryan apporte une vaste expertise à ce poste.
Ryan a passé 13 ans en tant que courtier et les cinq dernières années dans les ventes de prêteurs.
Tim Rye nommé vice-président principal des solutions commerciales chez Teranet
Teranet a annoncé la nomination de Tim Rye au poste de vice-président principal des solutions commerciales.
Dans son nouveau rôle, Rye supervisera la stratégie des solutions géospatiales, financières, juridiques, immobilières et d’analyse de données de l’entreprise, avec un accent sur la croissance et l’innovation au sein de l’organisation.
Connu pour son approche centrée sur le client et ses compétences en leadership, Rye est attendu pour jouer un rôle clé dans l’avancement des objectifs commerciaux de Teranet.
Colin Morris nommé vice-président du développement et des partenariats chez Teranet
Colin Morris s’est joint à Teranet à titre de nouveau vice-président du développement des affaires et des partenariats.
Dans ce rôle, Colin dirigera les efforts de l’entreprise pour stimuler de nouvelles affaires, renforcer les partenariats et améliorer le succès de ses clients et partenaires.
En mettant l’accent sur la croissance stratégique, le développement d’équipe et les solutions centrées sur le client, Colin est prêt à apporter une valeur significative au rôle et à contribuer au succès continu de Teranet.
Rastan à la présidence de la CUPSA
Mehrdad Rastan, vice-président exécutif, Credit Union and Insurance Prudential à l’ARSF, a été nommé président de la Credit Union Prudential Supervisors Association (CUPSA) pour 2024-25.
La CUPSA est une association interprovinciale axée sur la promotion d’une réglementation et d’une supervision efficaces des coopératives de crédit et des caisses populaires canadiennes.
« Je me réjouis à l’idée de diriger cette association au cours de la prochaine année afin de continuer à miser sur nos progrès et à maintenir un secteur des coopératives de crédit et des caisses populaires solide et durable, a déclaré M. Rastan.
M. Rastan succède à M. Brent Schellenberg, chef de la direction de la Credit Union Deposit Guarantee Corporation of Saskatchewan.
ÉconoScope:
Annonces économiques à surveiller
Pays | Date | Heure (HE) | Annonce | Lecture précédente |
---|---|---|---|---|
Jeu. 14 nov. | 8 h 30 | Le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, prend la parole | ||
Ven. 15 nov. | 8 h 30 | Échanges internationaux de gros (Septembre) | -0,6 % | |
Ven. 15 nov. | 13 h 30 | Revente de logements (Octobre) | Ventes : +6,9 % Prix : +2,1 % | |
Ven. 15 nov. | 8 h 30 | Enquête de la Banque du Canada auprès des chefs du crédit | ||
Ven. 15 nov. | 8 h 30 | Ventes au détail (Octobre) | +0,4 % M/M +1,7 % A/A | |
Lun. 18 nov. | 8 h 30 | Mises en chantier (Octobre) | +5 % | |
Mar. 19 nov. | 8 h 30 | Indice des prix à la consommation (Octobre) | +1,6 % | |
Ven. 22 nov. | 8 h 30 | Ventes au détail (Septembre) | +0,4 % | |
Ven. 22 nov. | 8 h 30 | Indice de prix des nouvelles propriétés (Octobre) | +0 % |
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Grâce à un partenariat avec FAC, Glengarry offre aux agriculteurs une bouffée d’oxygène de 60 millions
Pour la première fois depuis la pandémie, les prix des loyers nationaux enregistrent une diminution d’une année sur l’autre, selon un rapport.
Le gouvernement de l’Alberta présente un projet de loi visant à offrir des options de financement hypothécaire conformes aux principes halal.
Pierre Poilièvre supprimerait la TPS sur les logements neufs de moins de 1 million $
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Last modified: novembre 17, 2024