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Pourquoi un analyste pense-t-il que la Banque du Canada sera forcée de réduire son taux directeur à 1,75 %?

La Banque du Canada pourrait être forcée de continuer à abaisser son taux directeur plus que ce que les marchés prévoient actuellement, ce cycle d’assouplissement s’étendant jusqu’au deuxième semestre de 2025.

Bank of Canada policy rate forecast 1.75 percent

Selon Ben Rabidoux de la firme Edge Realty Analytics, la banque centrale pourrait réduire son taux directeur à 1,75 % d’ici juillet, en raison des tendances économiques inquiétantes qu’il prévoit.

Cela porterait le taux préférentiel à 3,95 %, ce qui abaisserait les taux d’intérêt des prêts hypothécaires à taux variable, des prêts personnels et des marges de crédit sur la valeur domiciliaire d’un autre 200 points de base, soit deux points de pourcentage.

« On s’attend à ce que nous obtenions une autre réduction de taux de 50 points de base en décembre, puis ce n’est qu’un ralentissement jusqu’à ce que nous fassions une pause au printemps aux alentours de 3 %, a déclaré M. Rabidoux lors d’un récent appel d’abonnement. « C’est ce que les marchés pensent que nous allons faire, mais je pense que c’est tout à fait faux. »

« Pour comprendre pourquoi je pense que les taux doivent être beaucoup plus bas, nous devons nous placer dans l’espace de tête de la Banque du Canada », a-t-il expliqué, en soulignant plusieurs facteurs qu’il considère comme des préoccupations clés pour la banque centrale.

L’un des principaux facteurs qui sous-tendent cette prévision est le produit intérieur brut (PIB) par habitant du Canada, qui est en baisse depuis deux ans. En plus de la décision récente du gouvernement fédéral de réduire l’immigration, ce qui pourrait entraîner une croissance démographique négative au cours des deux prochaines années, M. Rabidoux affirme que ce sera un « énorme problème » pour l’économie à court terme.

« N’oublions pas que toute la croissance de notre PIB dans ce pays provient de la croissance de la population […] et nous pouvons être sûrs que la croissance de la population pour les deux prochaines années ne ressemblera pas à celle des dernières années, a dit M. Rabidoux, ajoutant qu’elle pourrait entraîner une légère contraction économique.

Les taux doivent encore baisser pour éviter le choc des paiements de renouvellement.

En plus du ralentissement de la croissance économique et de l’affaiblissement du marché du travail, il y a aussi la vague massive de renouvellements de prêts hypothécaires qui s’en vient en 2025 et 2026. M. Rabidoux affirme que cela se traduira par des augmentations des paiements allant jusqu’à 40 % pour de nombreux emprunteurs qui n’ont pas respecté les taux d’intérêt les plus bas qui ont été garantis pendant la pandémie.

« Si vous êtes la Banque du Canada […] vous savez que c’est le problème qui se profile à l’horizon au cours des prochaines années », a déclaré M. Rabidoux. « Ils doivent obtenir des taux plus bas. Ils sont encore loin d’être assez bas pour éviter ce genre de choc des paiements. »

Les Canadiens sont demeurés résilients malgré des taux d’intérêt record au cours des dernières années. C’est particulièrement vrai pour les emprunteurs hypothécaires, les arriérés et les insolvabilités demeurant faibles selon les normes historiques à seulement 0,20 %.

Bien que cela devrait demeurer le cas pour la plupart des régions du Canada, la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) a prévenu la semaine dernière que les arriérés hypothécaires à Toronto et à Vancouver devraient atteindre des sommets décennaux au cours des six à douze prochains mois.

Bien que M. Rabidoux reconnaisse qu’il existe des « poches de préoccupation », il ajoute qu’elles ne sont pas encore « alarmantes ».

« Mais du côté des entreprises, ils sont très alarmants », a-t-il dit, en faisant remarquer que les faillites d’entreprises sont en hausse. « Les entreprises sont en difficulté, et il ne peut y avoir d’entreprises en difficulté que pendant un certain temps avant qu’elles commencent à réduire leurs effectifs et à se retrouver sur le marché du travail. »

Pour ce qui est de l’avenir, M. Rabidoux croit que, tant que l’inflation demeurera dans la fourchette cible de la Banque du Canada, surtout si les coûts des loyers et des intérêts hypothécaires montrent des signes de ralentissement, la banque centrale aura la marge de manœuvre nécessaire pour agir. potentiellement offrir deux points de pourcentage supplémentaires de réductions de taux d’ici le milieu de 2025.

Les grandes banques prévoient une baisse plus modeste du taux directeur de la BdC

Bien que la prévision de M. Rabidoux soit un peu aberrante, au moins une des grandes banques du Canada a des perspectives semblables, prévoyant que le taux directeur de la Banque du Canada mettra fin à ce cycle à peine un quart de point de plus.

RBC prévoit actuellement que le taux directeur de la BdC chutera à 2,00 % d’ici le troisième trimestre de l’an prochain.

La Banque Scotia, quant à elle, se situe dans la fourchette supérieure des prévisions, car elle prévoit un assouplissement de 75 points de base de plus de la part de la banque centrale avant de maintenir le taux à 3,00 % pendant la majeure partie de l’année prochaine.

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Last modified: novembre 26, 2024

Steve Huebl is a graduate of Ryerson University's School of Journalism and has been with Canadian Mortgage Trends and reporting on the mortgage industry since 2009. His past work experience includes The Toronto Star, The Calgary Herald, the Sarnia Observer and Canadian Economic Press. Born and raised in Toronto, he now calls Montreal home.

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