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Le marché obligataire anticipe une réduction de 50 points de base des taux par la Banque du Canada la semaine prochaine, suite à un rapport d’emploi décevant

La hausse inattendue du chômage au Canada le mois dernier inquiète les responsables de la Banque du Canada, selon les observateurs.

Le taux de chômage canadien atteint désormais 6,8 %. Statistique Canada constate une progression de 0,3 point depuis octobre, dépassant de 0,2 point les prévisions des experts.

Le taux de chômage canadien culmine à son plus haut niveau en huit ans, si l’on exclut les années pandémiques 2020 et 2021.

« S’il y a un indicateur qui pouvait stresser la Banque du Canada, ce serait celui-ci », affirme l’économiste en chef de BMO, Douglas Porter.

BMO prévoit désormais une baisse de taux de 50 points de base pour la réunion de la BdC du 11 décembre, suite à la flambée du chômage.

Oxford Economics partage cette analyse. « La Banque du Canada procédera vraisemblablement à une nouvelle baisse de taux de 50 points de base la semaine prochaine, car le marché du travail continue de ralentir, le PIB croît faiblement sous son potentiel et l’inflation atteint la cible de 2 % », affirme l’économiste Michael Davenport.

Les marchés obligataires anticipent à 75 % que la Banque du Canada réduira de nouveau son taux de manière « importante » la semaine prochaine, abaissant ainsi le taux directeur à 3,25 %, le niveau le plus bas depuis septembre 2022.

Le taux préférentiel chuterait à 5,45 %. Les détenteurs de prêts hypothécaires à taux variable et les titulaires de marges de crédit, tant personnelles qu’hypothécaires, verraient ainsi leurs coûts d’emprunt diminuer encore.

M. Porter plaide encore pour une baisse modérée de 25 points de base.

« Notre économie montre des signes de reprise évidents : la demande intérieure se redresse, l’inflation sous-jacente grimpe et la devise plonge à des niveaux historiques », observe-t-il. « La Banque centrale garde pourtant le doigt sur le bouton de l’assouplissement, trouvant dans le chômage élevé une justification toute prête. »

Desjardins persiste à prévoir une baisse de taux de 25 points. L’institution financière estime que le taux de chômage « masque la vigueur sous-jacente » de notre économie.

Randall Bartlett, directeur principal de l’économie canadienne, écrit : « Compte tenu des embauches exceptionnelles au cours du mois, de l’inflation de l’IPC ayant progressé de 2 % ou moins durant les trois mois jusqu’à octobre, et de la croissance du PIB réel au T4 2024 évoluant conformément aux attentes de la BdC, nous maintenons notre point de vue selon lequel la Banque procédera à une réduction de 25 points de base la semaine prochaine. »

Le rapport sur l’emploi de novembre sous la loupe

L’économie canadienne a créé 50 000 nouveaux emplois nets en novembre, dont 54 200 postes à temps plein, malgré une perte de 3 600 postes à temps partiel. Cette progression demeure toutefois insuffisante face à l’expansion de la population active.

Le nombre de chercheurs d’emploi a atteint 138 000 personnes, selon Statistique Canada. Cette hausse record découle directement de la croissance démographique accélérée du mois. Jamais depuis la pandémie le marché du travail n’avait connu une telle affluence de candidats.

Source : Oxford Economics/Haver Analytics

« Le rapport sur l’emploi présente aujourd’hui une situation complexe », commente James Orlando de Services économiques TD. « Le taux de chômage bondit, non pas à cause de suppressions de postes, mais sous l’effet d’une explosion de la population active. »

Le commerce de gros et de détail domine les gains d’emploi avec 39 000 postes, suivi par la construction avec 18 000 postes et les services professionnels avec 17 000 postes. L’éducation et les services d’hébergement-restauration ajoutent chacun 15 000 emplois. En revanche, la fabrication perd 29 000 postes, tandis que le transport-entreposage et les ressources naturelles reculent respectivement de 19 000 et 6 300 postes.

L’Alberta (+24 000), le Québec (+22 000) et le Manitoba (+6 600) ont enregistré les plus fortes hausses d’emplois. Les autres provinces n’ont connu aucun changement significatif.

Autres faits saillants du rapport sur l’emploi de novembre :

  • Les Canadiens en emploi étaient 2,5 % à travailler exclusivement de chez eux. Le régime hybride concernait quant à lui 11,5 % des travailleurs.
  • Le chômage des jeunes grimpe de 1,1 point pour s’établir à 13,9 %. Cette hausse efface en partie les progrès réalisés à l’automne.
  • Les chômeurs de longue durée constituent désormais 21,7 % des sans-emploi. Ces personnes, privées de travail depuis plus de 27 semaines, voient leur nombre augmenter de 5,9 points par rapport à l’an dernier.
  • En novembre, les heures travaillées n’ont presque pas bougé (-0,2 %), mais elles ont grimpé de 1,9 % par rapport à l’année précédente.
  • Le salaire horaire moyen a augmenté de 4,1 % d’une année à l’autre pour atteindre 35,68 $.
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Last modified: décembre 7, 2024

Steve Huebl is a graduate of Ryerson University's School of Journalism and has been with Canadian Mortgage Trends and reporting on the mortgage industry since 2009. His past work experience includes The Toronto Star, The Calgary Herald, the Sarnia Observer and Canadian Economic Press. Born and raised in Toronto, he now calls Montreal home.

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