Le Canada enregistre une hausse de 91 000 emplois en décembre, rapporte Statistique Canada. Les postes à temps plein dominent cette croissance avec 57 500 nouveaux emplois, auxquels s’ajoutent 33 500 postes à temps partiel.
Le taux d’emploi canadien a progressé de 0,2 %. Cette hausse, qui mesure la part des plus de 15 ans occupant un emploi, constitue la première progression depuis janvier 2023.
Le taux de chômage a reculé à 6,7 % en décembre, soit une baisse de 0,1 %. L’emploi des jeunes progresse parallèlement de 0,5 %, atteignant 14,4 %, grâce à une recherche d’emploi plus active des jeunes Canadiens.
Quatre secteurs ont enregistré une forte progression de l’emploi : les services éducatifs (+17 000 postes), le transport-entreposage (+17 000 postes), la santé (+16 000 postes) et le secteur finance-assurance-immobilier (+16 000 postes).
Le Canada crée des emplois en dépit du pessimisme ambiant sur son économie. « Les nouveaux postes se concentrent notamment dans le secteur cyclique et privilégient le temps plein », explique James Orlando, économiste chez TD, dans sa note d’analyse.
Les données de Statistique Canada révèlent une progression de 2,1 % des heures travaillées sur un an et de 0,5 % en décembre. Le salaire horaire moyen s’est quant à lui hissé à 35,77 $, affichant une hausse de 1,32 $ ou 3,8 %.
Les États-Unis affichent ce matin une forte croissance de l’emploi. Le pays a créé 256 000 emplois en décembre, un chiffre nettement supérieur aux 160 000 prévus par le marché.
Les bons du Trésor américains et les obligations décennales ont bondi, entraînant les taux hypothécaires fixes dans leur sillage. Le rendement des obligations quinquennales canadiennes a ainsi grimpé de 11 points pour atteindre 3,15 %.
Bruno Valko, vice-président des ventes de RMG, a rappelé dans sa note du matin : « Les bonnes nouvelles économiques sont généralement de mauvaises nouvelles pour les taux d’intérêt hypothécaires. »
« Le rendement des bons du Trésor américain bondit de 10 points et culmine à son plus haut niveau depuis un an, a-t-il précisé. Cette hausse poussera vers le haut les taux hypothécaires fixes dans toute l’Amérique du Nord. »
Les données robustes sur l’emploi « compromettent la perspective d’une baisse des taux en janvier ».
Les économistes voient dans ce bond de l’emploi un frein possible à la baisse des taux attendue de la Banque du Canada en janvier.
Comme nous l’avons précédemment rapporté, les six grandes banques s’accordent sur une baisse des taux ce trimestre. Trois d’entre elles anticipent même une réduction de 50 points lors des réunions de janvier et mars de la Banque du Canada.
« Le rapport d’aujourd’hui remet en question une baisse des taux en janvier », écrit James Orlando, ajoutant que la Banque du Canada pourrait avoir suffisamment de données après l’investiture présidentielle américaine du 20 janvier pour déterminer si des taux d’intérêt plus bas sont « nécessaires pour soutenir l’économie. »
L’économiste Douglas Porter de BMO émet un « doute significatif » sur la baisse des taux prévue par la Banque du Canada en janvier, au vu des récents gains d’emplois.
Porter estime que la Banque du Canada pourrait reporter toute baisse des taux. La menace de tarifs douaniers, la faiblesse du dollar et la pause annoncée de la Fed « pour un moment » justifieraient cette prudence.
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Last modified: janvier 10, 2025