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Les courtiers hypothécaires face au défi de l’équilibre : résolutions du Nouvel An

La nouvelle année apporte au monde du courtage son lot d’objectifs et de résolutions. Les courtiers souhaitent ainsi perfectionner leurs pratiques et développer leurs activités.

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Les courtiers, à l’instar des résolutions personnelles de mise en forme, de perte de poids ou d’arrêt du tabac, définissent leurs objectifs professionnels en ce début d’année. Le secteur évalue ses cibles de volume et d’unités. Les professionnels optimisent le parcours client et affinent leurs processus. Les occasions de croissance et d’amélioration font l’objet d’une recherche active.

Nous passons notre temps libre à mettre en place des automatismes, à implémenter de nouveaux CRM, à créer des listes de contrôle, à bloquer des plages horaires dans notre calendrier et à nous préparer pour une nouvelle année d’affaires réussie. Nous faisons cela avec espoir et optimisme pour l’année à venir.

Le poids de la réflexion : survivre ou prospérer

La réflexion sur l’année écoulée accompagne naturellement notre regard vers l’avenir. Le bilan s’avère souvent négatif pour beaucoup d’entre nous. Les échecs dépassent généralement les réussites. Le moral peut particulièrement souffrir quand les collègues fêtent leurs récompenses et leurs succès. Les objectifs non atteints en 2024 provoquent facilement du découragement.

Un tel état d’esprit suffit à faire échouer nos résolutions du Nouvel An avant même leur mise en œuvre. Notre secteur hypothécaire a traversé des années particulièrement difficiles. La simple survie constitue donc déjà une réussite en soi.

L’amélioration demande une évaluation lucide, mais positive. Les échecs ne doivent pas occulter les perspectives d’avenir. Votre entreprise, comme un programme d’entraînement, exige chaque matin un engagement renouvelé.

En affaires, tout comme en conditionnement physique, l’enthousiasme initial avec lequel nous commençons l’année s’estompe souvent après quelques semaines lorsque nous ne voyons pas de résultats immédiats. Mais comme pour le conditionnement physique, ce sont souvent les gains invisibles et les victoires qui ne se mesurent pas que nous négligeons, alors qu’ils établissent les fondements des succès futurs. Les graines que nous semons aujourd’hui sont les récoltes que nous moissonnerons dans l’avenir.

Le cerveau humain privilégie la gratification instantanée. Cette programmation nuit à notre perspective à long terme, surtout dans un monde axé sur l’argent où les réussites qualitatives restent difficiles à évaluer. Les nouveaux travailleurs autonomes, habitués au salariat, doivent notamment surmonter l’association mentale entre rémunération et travail accompli.

Le travailleur associe sa paie du vendredi à sa semaine d’efforts, oubliant que cette rémunération correspond à un travail effectué des mois auparavant. L’enthousiasme initial risque alors de s’émousser quand les appels, le réseautage et le marketing d’un mois intense ne se traduisent pas immédiatement par des rentrées d’argent proportionnelles aux efforts fournis.

Les graines ne poussent pas plus vite quand on les déterre chaque jour pour vérifier leur germination. Le travail accompli aujourd’hui demande patience et persévérance avant de porter ses fruits.

Le défi d’un nouveau départ

Les objectifs du Nouvel An génèrent de l’anxiété chez certains professionnels. Le secteur hypothécaire définit ses années par des cibles de volume et de revenus. Une curieuse mentalité veut donc que tout redémarre à zéro le 1er janvier.

Calendrier du 1er janvier

Le compteur repart du dossier nº 1, sans tenir compte de nos acquis passés. Cette remise à zéro et la nécessité de regagner notre statut peuvent s’avérer décourageantes.

Les courtiers poursuivent différents objectifs : volumes, prix, distinctions et voyages de récompense. La pression les pousse aussi à satisfaire les exigences des prêteurs : seuils de volume, statuts privilégiés, primes de rendement, quotas de dossiers et accès aux gestionnaires. Notre secteur génère de nombreuses sources de stress, dont la plupart sont pourtant évitables.

Les courtiers subissent un stress supplémentaire en cette fin d’année face aux nouvelles règles gouvernementales. Les prêteurs peinent à clarifier leur position par rapport aux nouvelles politiques. Le public, mal informé, exige des réponses sur les changements dont il espère profiter. Les professionnels surveillent parallèlement les indicateurs économiques — rendements obligataires, emploi, inflation — tout en tentant de prédire l’évolution des taux.

Le stress des fêtes surcharge déjà nos journées. Les activités s’accumulent sans répit : événements sportifs des enfants, rendez-vous de dernière minute chez le dentiste, soins aux parents âgés, achats de cadeaux, participations aux fêtes, remerciements à formuler, repas à organiser. Les contraintes professionnelles s’y ajoutent : horaires restreints des avocats, dossiers à finaliser, objectifs à fixer. L’année nouvelle apporte enfin son lot d’anxiété, positive, nous l’espérons.

L’épuisement guette de nombreuses personnes en cette période de l’année. Les tâches s’accumulent sans fin. Le linge s’entasse inexorablement, même après des heures de pliage. La vaisselle réclame quotidiennement notre attention. Notre entreprise exige une vigilance constante : une urgence succède à l’autre, un dossier de dernière minute surgit, un client nous sollicite pour résoudre une crise qu’il a lui-même provoquée, souvent durant la soirée dominicale.

Les projets s’accumulent, les rappels aux clients se multiplient et notre travail ne semble jamais suffisamment rapide, approfondi ou utile.

Le mythe de l’équilibre : trouver le temps de vivre

Le travailleur autonome ne connaît pas de vraies vacances. Les courtiers ne peuvent pas simplement éteindre leur ordinateur le 23 décembre et le rallumer le 2 janvier. Ils s’interdisent toute déconnexion réelle avant la reprise du premier dossier. Leurs inquiétudes commencent d’ailleurs des mois à l’avance. Leur travail d’aujourd’hui conditionnera leurs revenus du printemps.

Épuisement professionnel

Les soins personnels sont devenus une marchandise masquant notre vide existentiel. L’argent ne peut pourtant pas combler ce manque profond qui nous habite. Les journées spa s’ajoutent à nos agendas surchargés dans une quête effrénée d’autosoins. La planification même de ces moments censés nous ressourcer alourdit paradoxalement notre charge mentale.

L’équilibre travail-vie ne peut se réduire à une simple question d’organisation. Les frontières professionnelles s’estompent dans notre métier. La sortie à la patinoire se transforme en occasion d’affaires où l’on discute taux d’intérêt avec les voisins. Le dîner entre amis dévie vers un débat sur la politique du logement. Les communications professionnelles nous envahissent partout — courriels, textos, Instagram nous suivent dans notre poche. Notre bien-être exige pourtant de savourer des moments personnels sans intrusion constante du travail dans nos pensées.

Je l’admets, les années passées, j’étais tellement préoccupée d’atteindre un certain statut dans mon entreprise que j’ai oublié de vivre. J’ai laissé les amitiés s’estomper et les passe-temps accumuler la poussière dans mon garage. Et l’ironie est que plus je me concentrais sur mon entreprise, plus je m’épuisais. Et plus je m’épuisais, plus j’échouais. Plus je suis distraite, plus je mécontente de clients, plus je fais d’erreurs, plus je suis irritable avec ceux qui me sont chers. La chose même que j’essaie de ne pas gâcher en m’y concentrant trop devient précisément celle que je gâche. Nous sommes constamment le reflet de là où se trouve notre énergie.

La nouvelle année apporte de nouvelles perspectives

Mes résolutions du Nouvel An privilégient cette année ma vie personnelle plutôt que professionnelle. Mon approche du courtage s’aligne sur cette philosophie. Je choisis la gratitude et la positivité pour mes réussites plutôt que mes échecs. Je m’engage à prendre soin de moi, à renouer avec mes amis et à redécouvrir mes anciens passe-temps.

Le succès en affaires découle naturellement d’une vie bien menée. Le succès dépasse largement les simples statistiques de volume.

L’enthousiasme m’anime à l’idée de faire table rase du passé. Cette année de simple survie laissera place à une année d’épanouissement, j’en suis convaincue.

Oh, et n’oublions pas le retour tant attendu des termes de 5 ans !

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Last modified: janvier 3, 2025

Jill Moellering dirige et forme une équipe de courtiers hypothécaires d’Edmonton. Son agence a été primée pour son chiffre d’affaires. Jill a conçu un cours de souscription très prisé. Elle intervient souvent comme conférencière lors d’événements sectoriels. En 2024, l’AMBA (Association des courtiers hypothécaires de l’Alberta) l’a récompensée doublement en lui décernant le titre de Courtière de l’année ainsi que le prix du Mentorat. Jill a également exercé un mandat au conseil d’administration de cette même association.

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