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Les ventes résidentielles nationales terminent 2024 en force, l’ACI voit une reprise

L’Association canadienne de l’immobilier (ACI) s’attend à ce que les ventes d’habitations augmentent de 8,6 % cette année, soutenant qu’un quatrième trimestre étonnamment solide en 2024 est de bon augure pour une reprise dans la plupart des marchés immobiliers du pays.

CREA December 2024 home sales

Par Sammy Hudes

L’association prévoit que 532 704 propriétés résidentielles changeront de mains en 2025. Ces perspectives représentent une amélioration par rapport aux projections de l’ACI de l’automne dernier, qui annonçaient une hausse nationale de 6,6 % des ventes de logements cette année.

L’association s’attend également à ce que le prix moyen national des habitations grimpe de 4,7 % sur une base annuelle pour atteindre 722 221 $, plutôt que sa prévision antérieure d’une croissance de 4,4 %.

«Notre principale hypothèse est qu’il y a une demande record qui attend de revenir, en attente de certaines choses, comme des taux plus bas et des stocks disponibles, affirme l’économiste principal de l’ACI, Shaun Cathcart, lors d’une conférence de presse à Ottawa mercredi. Nous pensons qu’une bonne partie de cette demande va sortir des coulisses cette année.»

Les ventes de résidences à l’échelle nationale devraient croître de 4,5 % en 2026, les prix moyens des habitations augmentant de 3,3 % pour atteindre 746 379 $.

La baisse des coûts d’emprunt est l’un des principaux facteurs contribuant à l’amélioration des perspectives, selon M. Cathcart, et les trois derniers mois de 2024 ont donné un aperçu des tendances qui pourraient se propager dans la nouvelle année.

L’association indique que les ventes d’habitations ont avancé de 10 % au quatrième trimestre de 2024 par rapport aux trois mois précédents, marquant l’un des trimestres les plus occupés des 20 dernières années, à l’exception de la pandémie. Selon M. Cathcart, l’ACI s’attend à ce que les taux d’intérêt atteignent leur niveau plancher d’ici le printemps et que les propriétaires mettent en vente des résidences en grand nombre d’ici là. 

«Le moment où les taux d’intérêt vont vraiment ramener les acheteurs, et cela fait partie de nos prévisions, c’est quand ils cesseront de baisser, précise-t-il. Parce que, tant qu’ils continueront de baisser, les gens attendront.» 

Le taux directeur de la Banque du Canada est de 3,25 %, et sa prochaine décision sera annoncée le 29 janvier. 

Des incertitudes demeurent

D’après l’ACI, la Colombie-Britannique et l’Ontario, les deux provinces canadiennes les plus chères en matière de logement, devraient connaître une reprise des ventes plus importante cette année, ainsi que des stocks plus conséquents, mais des hausses de prix à plus petite échelle. 

Entre-temps, l’association s’attend à ce que la demande accrue influence les augmentations de prix de manière plus significative en Alberta et en Saskatchewan, où les ventes étaient déjà proches de niveaux record en 2024 et les stocks sont proches de leurs plus bas niveaux depuis 20 ans. 

«Il s’agit en fait d’une prévision très prudente pour l’instant, et elle est prudente parce qu’il y a beaucoup de risques», souligne M. Cathcart. 

Il qualifie une éventuelle guerre commerciale avec les États-Unis de «sujet tabou» qui pourrait nuire à l’économie canadienne et faire baisser les ventes. Il ajoute que l’incertitude pourrait être un «énorme tueur du marché immobilier». 

«Si vous n’êtes pas sûr de votre emploi l’année prochaine, vous n’allez pas signer un contrat de 25 ans et emprunter 500 000 $», souligne M. Cathcart. 

Dans son rapport de décembre, l’ACI indique que 27 643 résidences ont changé de mains au cours du dernier mois de 2024, contre 23 190 en décembre 2023, ce qui représente une augmentation de 19,2 %. Cela fait suite à une hausse de 26 % d’une année à l’autre en novembre et à une croissance de 30 % des ventes en octobre. 

Sur une base mensuelle désaisonnalisée, les ventes d’habitations canadiennes en décembre ont chuté de 5,8 % par rapport à novembre, mais sont restées 13 % supérieures à ce qu’elles étaient en mai, juste avant la première des cinq baisses de taux d’intérêt de la Banque du Canada de l’année dernière. 

Le prix de vente moyen national pour décembre a augmenté de 2,5 % par rapport à l’année précédente, pour atteindre 676 640 $. 

Une baisse de pression

Tim Hill, agent immobilier chez Re/Max All Points Realty à Vancouver, souligne que l’année s’était terminée en force. 

«Nous avons constaté une certaine résilience dans nos chiffres et nous avons vu de plus en plus de personnes revenir sur le marché, affirme M. Hill. Nous avons également vu beaucoup de gens parler de déménager à nouveau, donc je pense que l’état d’esprit commence à changer.»

L’économiste de la TD Rishi Sondhi qualifie décembre de «mois modéré» en matière d’activité, mais avertit qu’il s’agit généralement d’un mois de ventes à faible volume. 

Les marchés immobiliers de l’Ontario et de la Colombie-Britannique ont probablement encore «une importante demande refoulée» et une part relativement élevée de résidences qui bénéficieront des changements apportés aux règles hypothécaires fédérales, selon lui. 

«Notre scénario de base prévoit une solide hausse des ventes de résidences au Canada et des prix moyens des habitations cette année, bien que le contexte macroéconomique reste très incertain en raison des menaces de tarifs», écrit M. Sondhi dans un rapport. 

À la fin de l’année, environ 128 000 propriétés étaient en vente dans tout le pays, soit une hausse de 7,8 % par rapport à la fin de 2023, mais toujours inférieure à la moyenne historique de 150 000 pour cette période de l’année. Le nombre de propriétés nouvellement mises en vente a diminué de 1,7 % d’un mois à l’autre. 

M. Hill ajoute que l’effet de l’augmentation relative des stocks s’est fait sentir en particulier sur le marché de Vancouver. 

«Jusqu’à l’année dernière, nous n’avions pas vraiment vu cela, je dirais probablement depuis 2018 ou 2019. C’était toujours un inventaire bas, des taux bas, acheter quand on le pouvait, se souvient-il. Maintenant, les gens ont le choix. Ils peuvent prendre des décisions sans ressentir autant de pression.» 

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Last modified: janvier 15, 2025

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