L’IPC américain affiche une hausse mensuelle de 0,4 % en décembre, contre 0,3 % en novembre.
L’inflation de base, une mesure qui exclut les prix volatils de l’alimentation et de l’énergie, s’est établie légèrement en dessous des attentes, n’augmentant que de 0,2 % pour clôturer 2024. Cela marque une rupture avec les quatre mois précédents, où l’inflation de base augmentait systématiquement de 0,3 % chaque mois.
L’inflation globale a atteint 2,9 % en décembre, contre 2,7 % en novembre. L’inflation de base, en revanche, a reculé pour s’établir à 3,2 %.
« L’inflation de base, plus modérée en décembre, permettra à la Fed d’affronter sereinement l’impact incertain des tarifs douaniers », a écrit Sal Gautieri de BMO dans un rapport.
Les hausses importantes dans l’automobile et l’aérien se sont trouvées atténuées par la baisse des prix des vêtements, des soins et de l’éducation, selon M. Gautieri. Les prix des services hors énergie et loyers ont par ailleurs ralenti à 0,2 %, contrairement aux fortes hausses du trimestre précédent.
« L’inflation marque un ralentissement par rapport à l’an dernier, mais la surperformance persistante de l’économie américaine freine ce ralentissement », écrit Nathan Janzen de RBC.
La Fed n’envisage pas de baisses de taux en janvier, mais mars demeure une possibilité
L’inflation américaine en baisse pourrait entraîner une réduction des taux d’intérêt canadiens. Les taux hypothécaires pourraient donc s’assouplir.
Bruno Valko, vice-président des ventes nationales chez RMG, souligne dans un récent communiqué l’importance de surveiller cette connexion.
« Les données sur l’inflation américaine influencent plus que tout autre facteur les rendements obligataires canadiens, a-t-il écrit. La situation canadienne compte certes… mais les obligations canadiennes à 5 ans emboîtent le pas aux bons du Trésor américain à 10 ans. L’inflation américaine reste donc déterminante. »
Le rendement des obligations canadiennes à cinq ans a chuté de 0,08 % dès l’annonce, selon M. Valko. Ces rendements déterminent habituellement les taux hypothécaires fixes.
Les données de l’IPC américain révèlent des progrès en décembre sur l’inflation sous-jacente. Les analystes estiment toutefois que ce niveau demeure trop élevé pour une baisse des taux de la Fed ce mois-ci.
Les membres de la Fed préconisent un ralentissement des baisses de taux pour cette année. TD maintient sa prévision d’une pause en janvier, selon l’économiste Leslie Preston. Les chiffres « encourageants » de l’emploi publiés vendredi dernier ne justifient d’ailleurs « aucune baisse rapide des taux ».
M. Janzen partage cette analyse : « La croissance des prix de base a légèrement fléchi en décembre. Cette baisse survient après plusieurs surprises à la hausse. Elle ne justifie pas une nouvelle réduction des taux par la Réserve fédérale ce mois-ci. »
« La Fed devra maintenir des taux élevés plus longtemps que les autres banques centrales. L’économie américaine reste résiliente et le déficit budgétaire important à ce stade du cycle risque d’alimenter l’inflation. Dans ce contexte, nous n’anticipons aucune nouvelle baisse de la fourchette cible des fonds fédéraux cette année. »
M. Preston maintient la possibilité de nouvelles baisses de taux. « L’IPC d’aujourd’hui confirme la variabilité des données inflationnistes et nous laisse envisager une baisse des taux en mars. »
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Last modified: février 19, 2025