Written by 2:12 Taux d’intérêt Views: 474

Les taux hypothécaires fixes canadiens en baisse alors que les tarifs américains secouent les marchésCanadian fixed mortgage rates are dropping as U.S. tariffs shake markets

Le rendement des obligations à cinq ans du Canada est tombé à son plus bas niveau depuis juin 2022, suite aux nouvelles inquiétudes concernant l’incertitude économique et les tensions commerciales mondiales.

Les marchés financiers ont chuté à l’annonce des tarifs américains. Les États-Unis ont en effet imposé des droits de 25 % sur la majorité des produits canadiens et de 10 % sur les hydrocarbures. Le Canada n’avait pas subi un tel choc commercial depuis les années 1930.

Le rendement des obligations à cinq ans du gouvernement canadien a touché 2,55 %, un creux depuis juin 2022, puis s’est redressé à 2,63 % lundi midi. Mise à jour : Mardi, les rendements ont augmenté à 2,75 % après l’annonce que le président Donald Trump avait accepté de suspendre l’application des tarifs pendant au moins 30 jours.

Il semble que tout le monde obtient le rendement obligataire plus bas qu’il souhaitait », constate Ryan Sims, expert en taux chez TMG. « Cette baisse s’accompagne hélas de turbulences économiques.

Obligations d'épargne de cinq ans

Les prêteurs ont amorcé des baisses de taux ce week-end, atteignant 25 points de base (0,25 %). « Les taux assurés devraient encore baisser de 20 à 25 points de base, et les taux conventionnels jusqu’à 30 points de base », prédit l’expert Ron Butler de Butler Mortgage dans Canadian Mortgage Trends.

Des taux assurés sous la barre des 4,00 % sont déjà offerts et M. Butler prévoit l’arrivée d’autres options similaires cette semaine.

« Les taux fixes commenceront presque tous par un trois d’ici la fin de la semaine si cette baisse se maintient », a-t-il indiqué dans les médias sociaux.

L’expert tempère toutefois ces prévisions, car la durée d’application des tarifs reste inconnue. « La probabilité la plus élevée est que tous les taux fixes baissent avant d’être forcés de remonter par l’inflation dans quelques mois », précise-t-il.

L’incertitude économique provoque des baisses de taux

La forte baisse des rendements obligataires reflète les craintes des investisseurs que les nouveaux tarifs douaniers ralentiront les échanges commerciaux, affaibliront la croissance et augmenteront les chances de baisses de taux par la Banque du Canada.

Les Recherches économiques RBC prévoient des effets récessionnaires pour le Canada avec un tarif de cette ampleur. Le taux de chômage actuel de 6,7 % pourrait ainsi augmenter de deux ou trois points de pourcentage.

Le rapport indique : « Si elles sont maintenues, notre analyse initiale suggère que des tarifs de cette ampleur (selon de nombreuses hypothèses) pourraient anéantir la croissance canadienne pendant une période allant jusqu’à trois ans, avec les impacts les plus importants durant la première et la deuxième année ».

Les mesures de représailles canadiennes imposeront des droits de 25 % sur 155 milliards de dollars de biens américains. Ces tarifs, selon RBC, ralentiront la croissance et augmenteront l’inflation des produits ciblés, malgré leur objectif premier de pénaliser l’économie américaine.

La Banque du Canada prévoit dans son dernier Rapport sur la politique monétaire un impact majeur des tarifs douaniers. Le maintien de ces tarifs sur l’ensemble des importations réduirait la croissance du PIB de 2,4 points la première année, puis de 1,5 points l’année suivante.

Les Services économiques TD indiquent dans leur rapport : « Nos calculs montrent que si ces tarifs sont maintenus pendant 5 à 6 mois, l’économie nationale entrerait officiellement en récession, quoique relativement légère à ce stade. Une durée plus longue approfondirait naturellement la contraction. »

Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a mis en garde la semaine dernière contre l’effet inflationniste des tarifs douaniers.

« Un conflit commercial prolongé porterait un coup dur à l’économie canadienne », a-t-il affirmé après la récente annonce. « De plus, les importations plus coûteuses exerceraient une pression haussière directe sur l’inflation. »

Charles St-Arnaud, économiste en chef d’Alberta Central, estime que « la BdC devrait pencher vers un soutien à l’économie ».

« La BdC devrait considérer l’impact des tarifs comme temporaire, puisqu’il s’agit d’une hausse ponctuelle et non continue des prix », note-t-il dans sa recherche. « L’inflation ne connaîtra donc qu’une poussée passagère, sauf si ce choc perturbe les attentes ou change les stratégies de prix des entreprises. »

La Banque du Canada devrait poursuivre ses baisses de taux durant toute l’année.

BMO anticipe une réduction de taux trimestrielle jusqu’en octobre. La Banque Nationale va plus loin en évoquant la possibilité d’une baisse « d’urgence » entre deux réunions.

« Une action d’urgence nécessiterait une baisse d’au moins 50 points de base », a écrit l’économiste Stéfane Marion. « Le taux cible directeur pourrait rapidement atteindre 2 % au printemps, grâce aux baisses prévues en mars et avril. »

Visited 474 times, 1 visit(s) today

Last modified: février 5, 2025

Steve Huebl is a graduate of Ryerson University's School of Journalism and has been with Canadian Mortgage Trends and reporting on the mortgage industry since 2009. His past work experience includes The Toronto Star, The Calgary Herald, the Sarnia Observer and Canadian Economic Press. Born and raised in Toronto, he now calls Montreal home.

Close