La croissance se poursuit pour le quatrième trimestre consécutif. En 2024, la valeur nette des ménages a augmenté de près de 1200 milliards de dollars.
Les ménages n’en subissent pas moins une pression accrue sur leurs bilans : leur endettement grimpe et leurs revenus stagnent, tandis qu’ils empruntent davantage, profitant de la baisse des taux d’intérêt.
Le patrimoine financier des ménages s’est accru de 2,0 % au quatrième trimestre. Cette hausse de 215,1 milliards de dollars a propulsé les actifs à 10,8 billions, établissant un record pour le cinquième trimestre d’affilée. Les actions canadiennes ont dopé cette progression : l’indice S&P/TSX a grimpé de 3,0 %, dépassant le S&P 500 et ses 2,1 %. La faiblesse du dollar canadien a bonifié la valeur des placements étrangers.
L’immobilier résidentiel affiche une hausse de 0,6 %, atteignant 8,35 billions de dollars après un repli en milieu d’année. Les prix moyens à la revente grimpent de 30 000 dollars comparativement au trimestre antérieur et franchissent la barre des 700 000 dollars. Les ventes immobilières bondissent de 9,5 % au quatrième trimestre.
Dette des ménages

La dette franchit le seuil des 3 billions de dollars sous l’effet d’emprunts croissants.
La dette des ménages canadiens a franchi un cap historique au quatrième trimestre. Elle dépasse désormais 3 billions de dollars sur le marché du crédit. Les emprunts culminent à 40 milliards de dollars, un record depuis mi-2022. Les prêts hypothécaires dominent cette tendance. Ils bondissent de 5,3 milliards par rapport au trimestre précédent pour atteindre 29 milliards. La baisse des taux et le regain de confiance des consommateurs stimulent cette demande.
Les dettes personnelles hors hypothèques ont bondi à 37,9 milliards de dollars en 2024, dépassant les 23,6 milliards de 2023. Les emprunts grimpent ainsi de 31,8 % sur un an, tout en restant inférieurs de 28,2 % aux niveaux de 2022.
Les ménages s’endettent davantage, mais le coût du service de la dette recule
Le ratio dette-revenu des ménages a grimpé à 172,8 % au quatrième trimestre, la dette progressant plus vite que les revenus. Les Canadiennes et Canadiens doivent désormais 1,73 $ pour chaque dollar de revenu disponible.
Cependant, le ratio du service de la dette — la portion du revenu consacrée aux paiements d’intérêts et du capital — est tombé à 14,35 %, son plus bas niveau depuis 2020, grâce à la baisse des taux d’intérêt.
« Les ménages ont réduit leur ratio d’endettement ces deux dernières années grâce à une hausse des revenus supérieure à celle de la dette, tandis que les taux d’intérêt élevés freinaient les emprunts », souligne Charles St-Arnaud, économiste en chef chez Alberta Central. « Le taux d’endettement atteint toutefois 172,8 %, un niveau qui menace encore sérieusement l’économie canadienne. »
Le taux d’épargne des ménages, pendant ce temps, a reculé de 7,3 % à 6,1 % entre le T3 et le T4. Les dépenses ont progressé de 2,1 %, surpassant la hausse du revenu disponible de 1,1 %. Les investisseurs ont néanmoins maintenu un rythme soutenu d’acquisitions. Les achats nets de parts de fonds communs de placement ont bondi à 52,6 milliards de dollars, un sommet inégalé depuis 2021.
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Last modified: avril 7, 2025