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Des pertes d’emplois et les craintes liées aux droits de douane font grimper à près de 50 % les probabilités d’une baisse du taux de la Banque du Canada

La guerre commerciale frappe déjà : le Canada enregistre ses premières pertes d’emplois depuis trois ans. Cette mauvaise nouvelle renforce la probabilité d’une baisse du taux directeur en avril, jusqu’à -50 %.

US interest rate outlook

Statistique Canada a annoncé vendredi une perte de 33 000 emplois en mars. C’est la première baisse enregistrée depuis janvier 2022. L’incertitude tarifaire grandit, les tensions avec les États-Unis s’intensifient et le taux de chômage grimpe à 6,7 %, une hausse inédite depuis novembre.

Les marchés ont plongé le jour même de la publication du rapport, sous l’effet des craintes liées à une hausse des droits de douane. La Bourse de Toronto a perdu près de 1000 points, tandis que les indices américains subissaient leur deuxième baisse consécutive.

Les pertes d’emplois ont déjoué les prévisions des économistes. L’expert de BMO Douglas Porter évoquait une croissance « quasi nulle », quand Laura Gu de Desjardins tablait sur 10 000 emplois supplémentaires. Le marché a invalidé ces deux scénarios.

Le marché du travail a perdu 62 000 emplois à temps plein en mars. Le commerce et les secteurs culturels ont subi les plus fortes baisses, avec respectivement 29 000 et 20 000 postes supprimés. La fin des exemptions de taxes fédérales a ralenti les embauches commerciales. L’Ontario, l’Alberta et le Québec accusent les principales pertes, mais certains secteurs se redressent après les intempéries de février.

La publication a entraîné une baisse du dollar canadien, de 0,706 4 à 0,702 4. Le rendement des obligations à 5 ans a également chuté, passant de 2,51 % à 2,36 % à l’ouverture avant de se redresser légèrement à 2,46 %.

« Les tarifs douaniers contaminent l’économie », affirme James Orlando des Services économiques TD. « L’incertitude politique paralyse entreprises et consommateurs. Le secteur privé subit de plein fouet cette crise avec des suppressions massives d’emplois permanents. »

Quelques indicateurs positifs émergent : le nombre total d’heures travaillées a rebondi de 0,4 % en mars après un plongeon en février, et s’affiche en hausse de 1,2 % sur un an. Les salaires horaires moyens progressent de 3,6 %.

La Banque du Canada en mode attentiste avec des probabilités de baisse des taux désormais à 50-50

Les craintes liées aux guerres commerciales et l’incertitude des tarifs de douane éclipsent souvent les données économiques, comme l’a souligné Canadian Mortgage Trends. Cette tendance persiste.

Derek Holt de la Banque Scotia note que les derniers chiffres faibles de l’emploi ne sont pas sur le radar de la BdC comparés au « choc » des guerres commerciales.

« Le choc commercial dépassera toutes les prévisions », écrit-il. Holt remet également en cause les chiffres du chômage de mars. « Statistique Canada a utilisé son plus faible ajustement saisonnier historique pour mars », explique-t-il, suggérant une surévaluation des pertes d’emplois.

Douglas Porter de BMO convient que malgré la faiblesse du rapport sur l’emploi et la chute des marchés, ces éléments ne suffiront probablement pas à provoquer une baisse des taux le 16 avril. Néanmoins, il affirme que les dernières données vont « maintenir bien vivantes les perspectives d’une baisse des taux en avril ».

Cependant, depuis la baisse des actions vendredi, les probabilités qu’indiquent les marchés d’une réduction du taux de 0,25 % le 16 avril ont grimpé à 49 %, contre 34 % la veille, selon les prix implicites du marché.

Laura Gu de Desjardins confirme l’avis de Porter : une baisse des taux est envisageable. La Banque privilégiera cependant une approche prudente face aux tensions commerciales, sauf si les marchés s’emballent.

James Orlando de TD juge la décision encore « incertaine », mais pense qu’une réduction s’impose.

« …la banque devrait baisser ses taux d’au moins 50 points supplémentaires ces prochains mois pour atténuer l’effet des tarifs, affirme-t-il. Le dernier bilan de l’emploi révèle des risques économiques qui appellent de nouvelles mesures de la BdC. »

 

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Last modified: avril 7, 2025

Brett Surbey is a corporate paralegal and freelance writer based out of northern Alberta. His verticals focus on personal and business topics such as finance, corporate law, personal finance, and business development. His work has appeared in Forbes Advisor Canada, Publishers Weekly, Industry West Magazine, and various academic journals. He lives with his wife and their two children.

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