Les ventes au détail ont chuté de 0,4 % à 69,3 milliards de dollars en février. Cette baisse s’explique par une forte diminution chez les concessionnaires automobiles et une faiblesse persistante dans les catégories liées à l’habitation.
Ce déclin marque la deuxième baisse mensuelle consécutive et clôt un premier trimestre morose pour les consommateurs canadiens.
La baisse la plus marquée est à mettre au compte des concessionnaires automobiles et de pièces détachées, avec un recul de 2,6 % des ventes. L’ensemble des quatre types de magasins de ce secteur ont vu leurs chiffres diminuer, notamment les concessionnaires de voitures neuves qui ont enregistré une baisse de 3,0 %.
Ont modestement augmenté de 0,5 % les ventes au détail de base, qui excluent les achats de carburant et de véhicules automobiles. Cette modeste hausse a été portée par les ventes des épiceries et des magasins de spiritueux. En termes de volume, les ventes au détail ont également diminué de 0,4 %.
Sept provinces ont enregistré des baisses mensuelles, le Québec (-0,9 %) et la Nouvelle-Écosse (-2,6 %) menant le mouvement. Le Manitoba s’est démarqué avec une hausse de 1,8 %, porté par des ventes de véhicules plus élevées.
Les ventes en ligne ont également connu un léger recul, diminuant de 0,3 % pour atteindre 4,3 milliards de dollars, soit 6,3 % de l’ensemble des ventes au détail.
Quelles implications pour les prochaines baisses de taux ?
Si les chiffres de février témoignent d’un essoufflement de la consommation, mars pourrait présenter un rebond temporaire. L’estimation préliminaire de Statistique Canada indique une hausse de 0,7 % des ventes le mois dernier, vraisemblablement stimulée par les achats d’articles durables avant l’application de nouveaux tarifs douaniers.
Toutefois, les économistes de BMO et de CIBC prévoient que ce rebond sera de courte durée.
« C’est un regard dans le rétroviseur à ce stade », a écrit Shelly Kaushik de BMO, notant que la guerre commerciale en cours a depuis impacté le sentiment des consommateurs et consommatrices.
Katherine Judge de CIBC partage cet avis, évoquant une incertitude grandissante et des signes avant-coureurs d’une augmentation des pertes d’emplois — des facteurs susceptibles de dissuader les consommateurs de dépenser à l’approche du printemps.
Selon Mme Judge, la Banque du Canada disposera « d’éléments suffisants témoignant d’un ralentissement du PIB d’ici sa réunion de juin pour justifier une baisse de taux de 25 points de base ».
Ce constat confirme les informations que la Banque du Canada a recueillies directement auprès des consommateurs. Sa dernière enquête sur les attentes des consommateurs Canadiens révèle que l’inquiétude des ménages face à la conjoncture économique est aussi forte qu’elle l’était au plus fort de la pandémie.
Les taux interbancaires (OIS) indiquent actuellement une probabilité d’environ 66 % d’une baisse de taux de 25 points de base lors de la prochaine réunion de la Banque, le 4 juin, ce qui porterait son taux directeur à 2,50 %.
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Last modified: avril 25, 2025