L’intelligence artificielle remodèle déjà certaines étapes du processus hypothécaire – et ce plus vite que certains acteurs du secteur pourraient le penser.
Plusieurs dirigeants ont récemment exposé lors d’une table ronde comment ils intègrent l’IA, des préapprobations à la numérisation de documents.
L’automatisation s’accélérant, le consensus demeure : les souscripteurs conservent un rôle vital, particulièrement pour les transactions complexes.
« Le secteur est avant tout basé sur les relations humaines, et les souscripteurs demeurent indispensables », explique Andrew Gilmour, vice-président principal, Résidentiel chez Financière CMLS. Il décrit comment CMLS a déjà développé un processus d’approbation entièrement axé sur l’IA et teste désormais une automatisation complète pour certains dossiers.
“Notre objectif n’est pas de remplacer les humains, mais d’éliminer les tâches répétitives qui n’apportent que peu de valeur, dit-il. Cela nous permettra de recentrer nos équipes sur des missions essentielles : le développement de produits, la formation et la structuration de dossiers complexes.”
M. Gilmour présente l’adoption de l’IA comme une avancée décisive pour l’industrie.
« D’ici deux ou trois ans, l’IA va connaître une révolution comparable au passage de la calèche à l’automobile, et il est essentiel d’embrasser ce changement. » –
Andrew Gilmour, CMLS
Devon Ajram, vice-président et directeur national des services aux courtiers de la TD, rappelle que la TD investit dans l’intelligence artificielle depuis plusieurs années, notamment par l’acquisition de Layer 6, un innovateur torontois.
Ces investissements ont permis à la TD de se positionner comme leader dans l’intégration de l’IA.
TD a surtout déployé son IA dans des outils destinés à ses employés et à ses clients, afin d’enrichir le dialogue et d’optimiser les solutions proposées. Selon M. Ajram, la banque privilégie l’amélioration de ses systèmes internes plutôt qu’une automatisation complète du processus d’instruction.
“TD a testé l’utilisation de l’IA pour les approbations préalables”, précise-t-il, ajoutant que la banque utilise également l’IA pour prévoir et modéliser. L’avenir verra le développement d’un système de notation par segmentation qui acheminera plus efficacement vers les équipes spécialisées les clients ayant des besoins complexes en matière de crédit.
Pour Devon Ajram, le but n’est pas de se passer des souscripteurs, mais de les épauler.
“L’approbation de crédit n’est pas sur le point de disparaître, et ce ne sera certainement pas dans nos plans, affirme-t-il. Cet outil reste essentiel à la collaboration. — pas quelque chose censé remplacer l’élément humain. »
L’intelligence artificielle s’impose dans le secteur des prêts hypothécaires, mais l’expertise humaine reste indispensable pour gérer les dossiers complexes.
First National exploite l’intelligence artificielle pour le crédit alternatif. Dans ce domaine, la complexité de la documentation et les revenus atypiques posent souvent des défis particuliers.
Elena Robinson, vice-présidente des ventes résidentielles, explique que le prêteur teste actuellement des outils afin de simplifier l’analyse des relevés bancaires et la numérisation des preuves de revenus, comme les bulletins de paie et les attestations d’emploi.
L’IA a sa place, selon Mme Robinson. Bien qu’elle puisse accélérer les processus et aider à détecter les fraudes, elle ne peut pas encore remplacer les souscripteurs expérimentés, surtout face à la complexité croissante des prêts conventionnels et alternatifs.
« Il reste encore tant de facteurs à examiner, déclare-t-elle. Oui, l’IA peut aider en termes de documentation, mais pour la souscription elle-même, vous avez toujours besoin d’un point de vue humain. »
First National explore également les préapprobations automatiques, une application simplifiée de l’automatisation. Toutefois, Mme Robinson insiste sur le fait que l’adoption généralisée de l’IA prendra du temps : “Le projet en est à ses débuts”, dit-elle.
RiverRock Mortgage utilise l’IA en interne, explique Nick Kyprianou, son PDG. Cette technologie ne sert pas à prendre des décisions, mais soutient l’analyse, la production de rapports et les campagnes de marketing.
“En alimentant le système avec suffisamment de données, on peut analyser les clients : leur origine, leurs performances… ce qui permet de générer des rapports précis. Une bonne connaissance de la clientèle se traduit par une efficacité accrue.”
Les prêteurs s’attendent à des gains massifs en efficacité de la souscription – mais pas au détriment des conseils.
Andrew Gilmour détaille les capacités d’IA de CMLS. Le prêteur teste actuellement des préapprobations entièrement automatisées grâce à des algorithmes alignés sur sa politique interne de crédit. Les dossiers non conformes ou incohérents sont renvoyés à un souscripteur pour analyse.
CMLS utilise désormais des algorithmes pour engager environ 10 % de ses prêts. « L’intelligence artificielle nous permet d’approuver automatiquement les dossiers, de A à Z », explique M. Gilmour.
“Cette technologie vise à améliorer nos services et à optimiser notre efficacité. Nous prévoyons une augmentation de 100 fois l’efficacité des souscripteurs dans deux ou trois ans, ajoute-t-il. Et nous constatons déjà les premiers résultats.”
M. Gilmour estime cependant que le consommateur final ne remarquera guère ce changement. C’est tant mieux, car l’humain, notamment pour prodiguer des conseils, reste indispensable.
« Les gens auront toujours besoin de conseils, conclut-il. Nous devons donc éliminer les tâches administratives pour nous concentrer sur la formation de nos équipes, le développement de produits et autres priorités. Nos souscripteurs sont indispensables. »
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Last modified: avril 11, 2025