L’inflation est tombée à 2,3 % en mars, un chiffre inférieur aux attentes des économistes.
La baisse annuelle de l’inflation au Canada s’explique principalement par le recul des prix des voyages organisés (-4,7 %, contre +18,8 % en février), de l’essence (-1,6 %), des billets d’avion (-12 %) et des services cellulaires (-8,8 %).
La fin de l’exonération de la TPS/TVH le 15 février a tempéré le ralentissement. En mars, le retour des taxes fédérales a fait grimper les prix des repas au restaurant (+3,2 % sur un an), après une baisse de -1,4 % en février.
L’augmentation du coût du logement a freiné la baisse de l’inflation. Les prix ont augmenté de 3,9 % en un an et de 0,2 % le mois dernier.
Les taux hypothécaires fixés ont baissé grâce aux récentes réductions de la Banque du Canada, faisant chuter le coût moyen des intérêts à 7,9 % en mars, contre 9,0 % le mois précédent.
L’Indice des Prix à la Consommation a progressé de 0,3 % en mars, par rapport à février. Après ajustement saisonnier, Statistique Canada relève une stagnation effective.
L’IPC-tronqué et l’IPC-médian, indicateurs d’inflation sous-jacentes privilégiés par la Banque du Canada, se maintiennent à 2,8 % et 2,9 %, respectivement. Ces chiffres confirment la persistance des pressions inflationnistes. L’IPC hors alimentation et énergie affiche un gain mensuel désaisonnalisé de 0,2 %, soit une hausse plus modérée en glissement annuel : 2,4 %.
« Le dernier rapport sur l’inflation offre un répit face aux prix qui grimpent », selon James Orlando, dans une note de recherche pour la Banque TD.
« Avril devrait voir une nouvelle baisse de l’inflation grâce à la suppression de la taxe carbone qui a fait chuter les prix de l’énergie », a-t-il ajouté. « Ce facteur compensera largement l’impact des droits de douane, mais ce n’est qu’un effet temporaire. »
La Banque du Canada n’a pas encore tranché sur une possible baisse de ses taux, les décideurs surveillant attentivement l’inflation et les risques commerciaux.
L’inflation ralentit, mais les experts doutent que cela influence la prochaine décision de la Banque du Canada, compte tenu des tensions commerciales qui persistent.
Derek Holt, de la Banque Scotia, s’est montré sans détour : selon lui, ces données n’influenceront pas la prochaine décision de la Banque du Canada.
Douglas Porter de BMO adopte un ton prudent, mais optimiste : la chute brutale des prix mondiaux du pétrole et de l’essence au Canada pourrait favoriser une baisse des taux, à condition que certaines conditions soient remplies.
« Habituellement, cela donnerait le feu vert à la Banque du Canada pour une baisse de taux demain, mais les principaux indicateurs économiques restent proches de 3 %, ce qui rend les taux réels déjà négatifs. Les décideurs politiques évoluent dans un brouillard épais lié aux tensions commerciales », a-t-il écrit.
James Orlando de TD reste le plus optimiste des trois quant à une baisse, notant que la Banque du Canada balance probablement les risques d’inflation liés aux droits de douane avec des vents contraires économiques croissants, notamment des pertes d’emplois, un faible niveau de confiance des entreprises et une faiblesse du marché immobilier.
« Nous maintenons notre prévision d’une nouvelle baisse des taux de la part de la banque, car elle devrait prendre davantage d’assurance contre les risques économiques croissants », a-t-il déclaré.
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Last modified: avril 16, 2025