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Oxford anticipe une récession plus sévère au Canada

L’économie devrait se contracter jusqu’en 2026, plombée par la demande mondiale atone, les tensions commerciales et le chômage croissant.

Oxford Economics prévoit une récession plus sévère au Canada, nonobstant l’allègement des droits de douane américains.

La firme de recherche révise ses prévisions à la baisse en avril. Elle anticipe maintenant une faible croissance du PIB canadien de 0,7 % en 2025, puis un repli de 0,2 % en 2026.

Les tarifs américains sur les produits canadiens ont diminué, la plupart des importations conformes à l’ACEUM étant désormais exonérées. Cependant, une augmentation des tarifs américains pour le reste du monde affaiblira la demande mondiale, ce qui nuira indirectement aux exportations et aux investissements canadiens.

« Les tarifs américains plus élevés envers le monde entier plongeront le Canada dans une récession plus profonde, malgré l’allègement tarifaire entre nos deux pays », affirme Tony Stillo, directeur de l’économie canadienne chez Oxford.

Les exportations et investissements subiront les premiers chocs selon Oxford. Les pertes d’emplois, la flambée des coûts et l’érosion des actifs « étrangleront le pouvoir d’achat et saperont la confiance des ménages, fragilisant consommation et immobilier. »

Oxford prévoit que la récession amplifiera trois fragilités majeures : l’endettement des ménages, la bulle immobilière et le manque de productivité.

Le ralentissement attendu de la croissance démographique assombrit encore le tableau. Les récentes modifications aux politiques d’immigration fédérales devraient entraîner une légère baisse de la population à partir de 2025, ce qui limitera l’offre de main-d’œuvre et freinera la demande économique globale.

Le taux de chômage culminera à 7,7 %

L’économie canadienne devrait se contracter de 1,3 % d’ici début 2026, selon Oxford, une prévision plus pessimiste qu’auparavant.

Ce ralentissement devrait éliminer 200 000 emplois, poussant le taux de chômage à 7,7 % au second semestre 2025.

Oxford prévoit un recul des prix immobiliers de 8 à 10 % d’ici mi 2026, frappant consommation et logement. « Les craintes pour l’emploi paralysent les acheteurs, tandis que les vendeurs inquiets multiplient les annonces, faisant chuter les prix », souligne M. Stillo.

En même temps, l’élimination de la taxe carbone fédérale et la baisse des prix mondiaux du pétrole devraient faire chuter brièvement l’inflation à 2 % ce printemps. Mais, selon Oxford, cette baisse sera de courte durée.

Avec l’accumulation des contre-tarifs et des perturbations des chaînes d’approvisionnement mondiales, l’inflation devrait réaccélérer à 3 % en glissement annuel d’ici fin 2025 avant de s’atténuer à nouveau en 2026 lorsque les tensions commerciales commenceront à s’apaiser.

La Banque du Canada maintiendra probablement ses taux

Oxford Economics s’attend à ce que la Banque du Canada maintienne son taux du financement à un jour à 2,75 % dans un avenir prévisible, équilibrant l’affaiblissement de la croissance et les pressions inflationnistes persistantes.

« La BdC pourrait encore baisser ses taux à deux reprises de 25 points, souligne la firme, mais ne descendra pas sous les 2,25 % — plancher de sa zone neutre — sans garantie d’une inflation maîtrisée nécessitant des mesures de relance. »

Les économistes d’Oxford anticipent un taux directeur figé à 2,75 % malgré la récession. Cette stabilité tranche avec les cycles passés où les ralentissements déclenchaient des baisses marquées. La prudence s’impose pour la Banque centrale : l’inflation menace de rebondir à 3 % fin 2025, tirée par les tensions commerciales et tarifaires.

La firme s’attend également à ce que les rendements des obligations gouvernementales de 10 ans augmentent graduellement au cours des prochaines années, passant des niveaux actuels d’environ 3,2 % à approximativement 3,7 % d’ici 2029.

Cette pression à la hausse, combinée aux primes de risque plus élevées et au resserrement des conditions financières mondiales, maintiendra les taux hypothécaires conventionnels fixes de cinq ans à un niveau élevé. Oxford prévoit que ces taux hypothécaires se stabiliseront légèrement au-dessus de 5 % à moyen terme, bien au-dessus de leurs creux d’avant la pandémie.

Source : Oxford Economics

 

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Last modified: avril 23, 2025

Steve Huebl is a graduate of Ryerson University's School of Journalism and has been with Canadian Mortgage Trends and reporting on the mortgage industry since 2009. His past work experience includes The Toronto Star, The Calgary Herald, the Sarnia Observer and Canadian Economic Press. Born and raised in Toronto, he now calls Montreal home.

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